Actua­li­tés

Le social lear­ning pour boos­ter le taux d’en­ga­ge­ment sur les forma­tions en ligne

Le taux d’en­ga­ge­ment est l’un des enjeux prin­ci­paux dans la forma­tion en ligne : comment faire en sorte que les parti­ci­pants suivent tous les conte­nus ?

Par Pierre Monclos – Le 20 février 2017


Quand un MOOC rassemble plus de 10 000 parti­ci­pants passion­nés par le même sujet, il y a de grandes chances pour qu’ils aient des choses à s’ap­prendre !

 

Parce que leur dimen­sion sociale est essen­tielle, les MOOC donnent une dimen­sion supplé­men­taire à la forma­tion digi­tale : c’est ce que l’on appelle le « social lear­ning » ou appren­tis­sage social, théo­risé par le psycho­logue Albert Bandura dans les années 80. Un phéno­mène qui a quelques variantes : appren­tis­sage par la foule, appren­tis­sage par les pairs et appren­tis­sage colla­bo­ra­tif, toutes présentes dans les MOOC de Unow.

Si le digi­tal et la multi­pli­ca­tion des écrans ont d’abord défa­vo­risé les échanges et la colla­bo­ra­tion en indi­vi­dua­li­sant nos rapports au travail et aux appren­tis­sages, les outils digi­taux actuels (le web 2.0) redonnent la part belle aux inter­ac­tions et permettent en cela de favo­ri­ser l’émer­gence du social lear­ning.


Learning by doing

Social lear­ning : de quoi parle-t-on ?

 

Le terme “Social lear­ning” désigne l’en­semble des dispo­si­tifs par lesquels un indi­vidu va apprendre en inter­agis­sant avec son envi­ron­ne­ment. Il est démon­tré qu’au cours d’une vie, ce mode est beau­coup plus forma­teur que l’ap­pren­tis­sage descen­dant clas­sique.


L’ap­pren­tis­sage par les pairs : un facteur de réus­site

Richard J. Light, de la Havard Graduate school of educa­tion a d’ailleurs démon­tré dans ses travaux* que l’un des facteurs clés de réus­site à l’uni­ver­sité est la capa­cité des étudiants à former des groupes d’ap­pren­tis­sage. Chacun se place ainsi alter­na­ti­ve­ment en posi­tion d’apprendre des autres et de parta­ger ses connais­sances avec le groupe, multi­pliant de fait ses oppor­tu­ni­tés d’ap­prendre de nouvelles choses. Albert Bandura soute­nait la même conclu­sion, en affir­mant que la simple présence des autres nous permet d’amélio­rer nos perfor­mancesMutua­li­ser ses connais­sances et compé­tences, se ques­tion­ner ensemble sont des leviers d’ap­pren­tis­sage.


Le social lear­ning : clé de voûte de l’or­ga­ni­sa­tion appre­nante

Le phéno­mène s’ap­plique aussi bien dans le cadre du travail. De nos jours, en entre­prise, il est devenu essen­tiel de se former conti­nuel­le­ment, afin de main­te­nir son employa­bi­lité. D’après l’étude Tomor­row’s jobs de Micro­soft (en anglais), publiée en 2016, 65% des élèves améri­cains exer­ce­ront un métier qui n’existe pas encore. Au cours de nos carrières, le métier de chacun d’entre nous sera amené à évoluer rapi­de­ment, voire à dispa­raître ! L’uni­ver­sité et l’en­sei­gne­ment supé­rieur en géné­ral n’évo­luent pas à un rythme assez rapide pour s’adap­ter à ces trans­for­ma­tions. Ainsi, de nos jours, il est de plus en plus admis que la compé­tence prio­ri­taire des colla­bo­ra­teurs est celle de savoir apprendre : tirer parti de toutes les oppor­tu­ni­tés pour progres­ser, savoir obser­ver et repro­duire ce que les autres font le mieux, acqué­rir rapi­de­ment de nouvelles méthodes, savoir cher­cher l’in­for­ma­tion et l’ex­ploi­ter… 

Les entre­prises ont donc tout inté­rêt à mettre en place un contexte dans lequel les colla­bo­ra­teurs pour­ront apprendre. On parle d’or­ga­ni­sa­tion “appre­nante”. Les services forma­tion ont pour mission de favo­ri­ser les appren­tis­sages formels et infor­mels, en propo­sant des dispo­si­tifs clas­siques, mais aussi en favo­ri­sant les échanges : wiki, réseaux sociaux d’en­tre­prises, outils de travail colla­bo­ra­tifs, mais aussi MOOC. Multi­plier les occa­sions pour les colla­bo­ra­teurs d’échan­ger est un levier très impor­tant d’ap­pren­tis­sage. 


Les MOOC et l’ap­pren­tis­sage par la foule

Le MOOC est juste­ment en lui-même un dispo­si­tif de social lear­ning qui permet aux appre­nants d’en expé­ri­men­ter les béné­fices : ils pour­ront ensuite appliquer ces modes d’ap­pren­tis­sage dans le contexte de leur entre­prise. En effet, la dimen­sion sociale est inhé­rente au MOOC : parce qu’ils peuvent rassem­bler plusieurs milliers d’ap­pre­nants dans une seule promo­tion, ils offrent l’op­por­tu­nité à leurs parti­ci­pants de dialo­guer, de colla­bo­rer entre eux sur des sujets qui a priori les inté­ressent tous. 

Le MOOC est en cela le chaî­non manquant entre le e-lear­ning clas­sique, dispo­si­tif peu enga­geant notam­ment du fait de la soli­tude de l’ap­pre­nant face au contenu proposé, et la forma­tion en présen­tiel. Le MOOC est à la fois un outil de forma­tion descen­dant (le ou les experts, par des vidéos et des quiz, trans­mettent leur savoir à un groupe d’ap­pre­nants), mais aussi un outil d’ap­pren­tis­sage plus hori­zon­tal entre pairs qui partagent beau­coup à travers des acti­vi­tés péda­go­giques colla­bo­ra­tives (nuages de mots, mind­map­ping, lexiques colla­bo­ra­tifs…) ou plus simple­ment des forums de discus­sion. L’ap­pre­nant contri­bue et béné­fi­cie à l’émer­gence l’in­tel­li­gence collec­tive.


Comment les MOOC favo­risent les appren­tis­sages infor­mels

 

Il ne suffit pas de rassem­bler plusieurs milliers de personnes inté­res­sées par le même sujet pour que les échanges se produisent. Pour que la magie opère, les concep­teurs péda­go­giques doivent réflé­chir à la manière d’en­cou­ra­ger les inter­ac­tions. Cela passe par des outils permet­tant de consti­tuer une commu­nauté d’ap­pren­tis­sage et une atmo­sphère bien­veillante dans laquelle la parole de chacun est accueillie et encou­ra­gée. Ces aspects sociaux déployés dans les MOOC sont aussi un formi­dable levier d’enga­ge­ment : les appre­nants sont impa­tients de retrou­ver leur promo­tion et les conver­sa­tions qui se tiennent dans le cadre du MOOC et ont une posture active ! Ils retiennent donc beau­coup plus.

Voici par exemple comment Fabrice Mauléon accueille les appre­nants dans le Forma­tion « Design Thin­king » :

 

Échan­ger

La première dimen­sion du social lear­ning réside dans les échanges entre pairs, à toutes les étapes de la forma­tion. Ces échanges ont d’au­tant plus de valeur que les appre­nants sont inscrits dans une session qui a une date de début et une date de fin : ils ont donc la sensa­tion d’ap­par­te­nir à une promo­tion, qui traverse les mêmes étapes d’ap­pren­tis­sage et rencontre éven­tuel­le­ment les mêmes diffi­cul­tés. 

Dans les MOOC de Unow, les parti­ci­pants sont invi­tés à se présen­ter dès le démar­rage de la forma­tion : à la manière d’un réseau social, ils choi­sissent une photo d’ava­tar et partagent leurs moti­va­tions et les objec­tifs qui les motivent à suivre la forma­tion. Chaque MOOC est diffé­rent et rassemble un public diffé­rent : les parti­ci­pants sont donc invi­tés à se présen­ter sous diffé­rentes formes. Ainsi, pour rendre l’exer­cice plus amusant, dans le Forma­tion « Digi­tal Busi­ness », ils avaient la possi­bi­lité de répondre à 3 ques­tions sur eux-mêmes en gif ! Succès garanti ! 

Ensuite, les modules sont ponc­tués de conver­sa­tions, sous forme de forums animés par les experts et anima­teurs du MOOC, dans lesquels les échanges sont riches et construc­tifs. Nous n’hé­si­tons pas, d’ailleurs, à poser des ques­tions assez tran­chées, pour provoquer des réac­tions et ouvrir des débats. Les forums sont aussi le lieu où l’on peut discu­ter des conte­nus de la forma­tion et poser ses ques­tions sur un sujet qu’on n’au­rait pas compris. Une ques­tion posée par un appre­nant pourra trou­ver une réponse chez les autres appre­nants (parfois experts eux-mêmes du sujet du MOOC), l’ex­pert n’in­ter­ve­nant alors qu’en dernier ressort. 

 


Pour susciter les échanges, les animateurs lancent des sujets de discussion concrets et concernants.

Pour susci­ter les échanges, les anima­teurs lancent des sujets de discus­sion concrets et concer­nant.

 

Coopé­rer

A travers des acti­vi­tés de groupe, les appre­nants sont amenés à travailler ensemble, à former des équipes pour réali­ser des projets et à faire émer­ger l’in­tel­li­gence collec­tive. Ces travaux de groupes permettent égale­ment de travailler ses “soft skills” : capa­cité à convaincre, à s’in­té­grer dans une dyna­mique de groupe, à écou­ter les autres et à se remettre en ques­tion… des compé­tences très utiles dans le cadre profes­sion­nel. Ils ont égale­ment l’oc­ca­sion, pour la première fois pour certains, d’uti­li­ser des outils colla­bo­ra­tifs comme les Google docs ou Trello, qu’ils pour­ront utili­ser dans le cadre de leur travail auprès de leurs collègues, pour que colla­bo­rer devienne une habi­tude. Ainsi, dans le MOOC « L’en­tre­prise agile », les appre­nants ont été invi­tés à réali­ser un « mani­feste de l’en­tre­prise agile. » Sur le modèle du “Mani­feste agile”, rédigé en 2001, ils devaient colla­bo­rer en équipes pour rédi­ger 4 valeurs et 12 prin­cipes qui selon eux doivent être au fonde­ment d’une entre­prise agile.

 

Dans le MOOC L'entreprise agile, les participants rejoignent une équipe pour réaliser une activité collaborative.

Dans le MOOC L’en­tre­prise agile, les parti­ci­pants rejoignent une équipe pour réali­ser une acti­vité colla­bo­ra­tive. L’ac­ti­vité a généré de nombreux échanges entre les parti­ci­pants, qui pouvaient inter­agir en direct sur leur travail. Certaines équipes ont parfai­te­ment relevé le défi de l’auto orga­ni­sa­tion en plani­fiant des séances de travail à distance.


Le bilan de l’ac­ti­vité colla­bo­ra­tive : le Mani­feste de l’en­tre­prise agile.


Ensei­gner

Dans de nombreuses acti­vi­tés péda­go­giques, les appre­nants ont la possi­bi­lité de voir les rendus des autres une fois qu’ils ont eux-mêmes publié le leur : un facteur très encou­ra­geant car au-delà de la simple curio­sité, les parti­ci­pants compa­re­ront leur travail à celui des autres. Mais les MOOC vont parfois plus loin avec ce que l’on appelle le “lear­ning by teaching” : il est prouvé que lorsqu’on enseigne quelque chose, on en retient 90%, alors que si l’on reste dans une posi­tion passive, on n’en retient que 10%, à moins de répé­ter à inter­valles régu­liers les connais­sances acquises. Fort de ce constat, Unow provoque dans ses MOOC les occa­sions pour les parti­ci­pants de parta­ger leur savoir, notam­ment dans le cadre de la correc­tion par les pairs. L’ap­pre­nant commence par réali­ser une acti­vité péda­go­gique. Il reçoit alors en correc­tion plusieurs des travaux de ses pairs et le sien est de la même manière proposé à d’autres appre­nants. En corri­geant ces livrables, il a l’op­por­tu­nité de répé­ter les connais­sances acquises, de s’ou­vrir à d’autres points de vue sur le sujet, et de réex­pliquer ou refor­mu­ler des éléments de la forma­tion à l’ap­pre­nant qui ne les aurait pas bien compris. Le tout favo­rise l’ac­qui­si­tion de compé­tences, mais aussi l’en­ga­ge­ment, en donnant à l’ap­pre­nant une respon­sa­bi­lité.

 

Dans le cadre d’une activité pratique, Aurélie a créé une “landing page”, qu’elle a ensuite soumise à la communauté des apprenants ! Cela lui a permis d’avoir des feedbacks sur son travail, de l’améliorer et ainsi… de continuer à apprendre.

Dans le cadre d’une acti­vité pratique dans le Forma­tion « Digi­tal Marke­ting », Auré­lie a créé une “landing page”, qu’elle a ensuite soumise à la commu­nauté des appre­nants ! Cela lui a permis d’avoir des feed­backs sur son travail, de l’amé­lio­rer et ainsi… de conti­nuer à apprendre.


Se rencon­trer

Pourquoi pas ajou­ter une dimen­sion présen­tielle aux MOOC ? Pour renfor­cer la commu­nauté, Unow orga­nise parfois des rencontres, ateliers en présen­tiel appor­tant un contenu péda­go­gique complé­men­taire. Ainsi, dans le cadre du Forma­tion « L’en­tre­prise agile, » une poignée d’ap­pre­nants ont pu parti­ci­per à un atelier « Lego for scrum », pour se fami­lia­ri­ser avec cette méthode agile et colla­bo­ra­tive. Mais les parti­ci­pants sont aussi encou­ra­gés à se rencon­trer. Certains profitent du MOOC pour étendre leur réseau et ont orga­nisé des rencontres spon­ta­né­ment : hé oui les choses nous échappent parfois, c’est la magie du colla­bo­ra­tif !


*Making the most out of College

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