Digi­tal lear­ning et forma­tion

Mettre en place une stra­té­gie de « reverse mento­ring » grâce aux MOOC

De nombreuses entre­prises ont mis en place des programmes de reverse mento­ring, afin de former leurs cadres diri­geants au digi­tal.

Par Pierre Monclos – Le 20 octobre 2016

De nombreuses entre­prises ont mis en place des programmes de reverse mento­ring, afin de former leurs cadres diri­geants au digi­tal. Le prin­cipe : faire les choses à l’en­vers, les juniors forment les seniors. Et les MOOC offrent un support idéal pour orga­ni­ser cette colla­bo­ra­tion.

 


 

Gene­ral Elec­tric a été l’une des pion­nières du reverse mento­ring, dans les années 90. Jack Welch, PDG de l’époque, avait alors demandé à 500 cadres supé­rieurs de sa société, de consti­tuer des binômes avec 500 jeunes recrues pour apprendre à utili­ser inter­net. Le constat est tout simple : les jeunes géné­ra­tions sont plus compé­tentes dès qu’il s’agit de nouveaux outils numé­riques et de culture digi­tale. Des compé­tences qui manquent à certains cadres seniors, pour­tant plus expé­ri­men­tés sur d’autres sujets.


 

Diffu­ser les bonnes pratiques

 

La trans­for­ma­tion digi­tale ne se décrète pas, elle se diffuse à travers les orga­ni­sa­tions par un chan­ge­ment progres­sif des usages à tous les niveaux de la chaîne hiérar­chique et dans tous les services. Aucun métier, aucun poste en entre­prise aujour­d’hui, n’est épar­gné par l’ar­ri­vée du digi­tal, qui modi­fie en profon­deur notre façon de colla­bo­rer, de produire et de commer­cia­li­ser biens et services. Commu­niquer sur Linke­din, être capable d’or­ga­ni­ser une veille sur son secteur d’ac­ti­vité etc., sont aujour­d’hui essen­tiels pour n’im­porte que cadre en entre­prise. Pourquoi ne pas profi­ter des compé­tences dispo­nibles en interne, chez les dernières recrues, issues des géné­ra­tions Y et Z ?


 

Favo­ri­ser la trans­mis­sion de connais­sances

 

De très nombreuses entre­prises ont, à la suite de Gene­ral Elec­tric, mis en place des programmes de reverse mento­ring. En France, Axa a lancé son programme il y a un peu plus d’un an et il compte déjà 1000 parti­ci­pants. Engie s’est égale­ment lancée en 2015, en formant d’abord une ving­taine de binômes.

Si l’objec­tif prin­ci­pal reste de mettre les cadres diri­geants à la page en matière de nouveaux outils, cette méthode permet aussi de favo­ri­ser le dialogue inter­gé­né­ra­tion­nel à l’in­té­rieur de l’en­tre­prise, entre des mille­nials, qui peuvent avoir des diffi­cul­tés à se sentir respon­sa­bi­li­sés et consi­dé­rés, et leurs supé­rieurs hiérar­chiques. Des échanges qui dépassent inévi­ta­ble­ment le cadre du simple mento­ring digi­tal. Cette culture colla­bo­ra­tive est égale­ment une illus­tra­tion de la manière dont le digi­tal trans­forme l’en­tre­prise.


 

Aujour­d’hui, chez AXA, comme dans de nombreuses autres entre­prises, 3 ou 4 géné­ra­tions de sala­riés travaillent ensemble. Notre objec­tif était donc d’éli­mi­ner les cloi­son­ne­ments, de faire tomber les barriè­res…" explique Karima Silvent, respon­sable RH pour les fonc­tions support et opéra­tion­nelles d’Axa.

 



Le reverse mentoring fluidifie les rapports intergénérationnels

Un nouveau point de vue sur l’en­tre­prise

Si la méthode du reverse mento­ring semble tomber sous le sens, sa mise en place n’est pas si évidente dans les faits : elle requiert de remettre en cause la struc­tu­ra­tion pyra­mi­dale pour plus d’ho­ri­zon­ta­lité. Dans les entre­prises clas­siques, on tire sa légi­ti­mité de son âge et de sa posi­tion hiérar­chique et il serait incon­gru de renver­ser cette struc­ture établie. Le reverse mento­ring permet pour­tant d’in­tro­duire une nouvelle manière d’en­vi­sa­ger la vie en entre­prise, qui corres­pond aux aspi­ra­tions des mille­nials (hiérar­chie plus souple, colla­bo­ra­tion, respon­sa­bi­li­sa­tion), mais qui néces­site beau­coup de péda­go­gie et d’ac­com­pa­gne­ment en interne.


Tout est dans la posture, explique Michel de Vlaminck, DRH en charge du déve­lop­pe­ment des cadres diri­geants chez Engie, dans le quoti­dien L’Opi­nion. Le mentor ne doit être pas trop arro­gant. En même temps, il n’est pas non plus là pour servir de hotline au diri­geant."


 

Le reverse mento­ring selon Unow

 

Maîtri­ser des usages et des outils ne signi­fie pas pour autant que l’on est capable de les ensei­gner. C’est pourquoi les MOOC offrent aux jeunes mentors et à leurs mento­rés des outils péda­go­giques riches, struc­tu­rés et colla­bo­ra­tifs sur lesquels fonder leurs échanges. Le cadre senior peut suivre la forma­tion, module après module, réali­ser les diffé­rentes acti­vi­tés, échan­ger avec les autres appre­nants quand il le souhaite grâce à la plate­forme acces­sible en perma­nence. Des acti­vi­tés colla­bo­ra­tives, les forums de discus­sion et l’éva­lua­tion par les pairs propo­sés dans les MOOC sont un support idéal pour les échanges inter­gé­né­ra­tion­nels dans l’en­tre­prise.  

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