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Digital learning et formation

Transformation digitale dans le secteur banque et assurance : « le rôle de la formation est incontournable »

Jean-Michel Pailhon est convaincu que la transformation digitale, au-delà de la technique, doit passer par les ressources humaines et le recrutement.

Par Pierre Monclos – Le 31 mai 2017

Après avoir travaillé une quinzaine d’années dans les services financiers, Jean-Michel Pailhon conseille désormais des entreprises et services financiers dans l’insurtech, en France et à l’étranger. Il est convaincu que la transformation digitale, au-delà de la technique, doit passer par les ressources humaines et le recrutement. Interview.

Définition des fintech

Je vais reprendre la définition de France Fintech, « Une fintech c’est une entreprise qui développe de nouveaux types de services permettant d’adresser des problématiques existantes ou émergentes de l’industrie des services financiers (financement, investissement, épargne, assurance, marchés de capitaux, etc.) en utilisant des modèles opérationnels, technologiques et économiques innovants. » Pour vous donner une idée de l’importance du secteur : 13 milliards de dollars ont été investis dans la fintech en 2016, dont 1,7 milliards dans les insurtechs, secteur qui était jusqu’à présent un peu plus en retrait. 

Quels sont les profils de ces entrepreneurs ? 

Ce sont rarement des anciens banquiers : ce sont plutôt des anciens consultants, avocats d’affaires, investisseurs, des professionnels qui ont un jour rencontré un problème en lien avec la banque ou l’assurance, n’ont pas trouvé de solution existante et ont donc décidé de lancer une startup pour le régler. On a des profils assez variés. 

Qui sont les collaborateurs de ces fintech ? 

Le recrutement est un sujet crucial : on a des profils techniques, en lien avec le traitement de la donnée, le marketing etc. Les  profils sont extrêmement variés, principalement d’ingénieurs, design et marketing. 

Quel est l’enjeu pour les acteurs en place ? 

L’impact est à différents niveaux : ces entreprises viennent a minima concurrencer le business classique des banques et assurance. Elles apportent aussi des nouveaux services complémentaires ou en totale disruption. Côté modèle d’organisation, le changement est complet car ces startups fonctionnent très différemment des acteurs classiques, notamment dans la gestion des RH et les interactions en interne, se rapprochant des structures organisationnelles des GAFA par exemple avec des pyramides hiérarchiques plus resserrées. La supériorité des fintechs n’existent pas uniquement au niveau technologique : ce qui change, c’est la vision et la culture d’entreprise. Je constate avec les entreprises que je conseille que les salariés sont plus intéressés par les fintechs car ils savent qu’ils auront une plus grande liberté d’action. Il y a donc un enjeu d’attractivité pour ces acteurs traditionnels. 

Il y a un enjeu en terme de compétences à développer dans les entreprises pour faire face à cette vague fintech…

Ingénierie, données, marketing, développement web : oui la concurrence est importante, car les banques et assurances sont désormais en concurrence avec les GAFA et doivent proposer des opportunités d’évolution intéressantes. Le recrutement va évoluer également. La fonction RH va forcément évoluer, les startups RH se développent très vite aussi. Il y a des synergies à trouver pour permettre aux acteurs en place de trouver des talents, de les faire évoluer. Il y a des pools de talents dans les services bancaires et financiers, qui ne sont pas toujours bien repérés par exemple : c’est un enjeu important. Il y a donc un sujet sourcing, mais également de formation. 

Pour les RH l’opportunité est très intéressante, car il va falloir former les collaborateurs sur des hard skills via des cycles de formation courtes, des « opérations commando », mais il faudra également permettre aux collaborateurs de se former en continu sur des nouveaux métiers. Mais les soft skills ne sont pas à négliger, pour permettre aux collaborateurs d’interagir différemment dans l’entreprise notamment. Pour les RH le terrain de jeu est passionnant et elles ont là une opportunité inédite de se restructurer. 

L’enseignement supérieur en France prépare-t-il bien les futurs collaborateurs ? 

Le problème c’est que l’enseignement supérieur est aujourd’hui constitué en silos : vous allez être ingénieur et faire du développement ou étudier en école de commerce et faire de la finance. Or, de plus en plus, les demandes convergent et les profils les plus intéressants sont souvent des profils hybrides. Il va peut-être falloir développer des programmes mixtes via des partenariats pour permettre aux diplômés d’avoir un minimum de compétences sur tous ces sujets. Le problème bien entendu est celui du temps, entre la décision de créer un programme et le moment où il est réellement proposé aux étudiants. 

Et les professionnels en poste : comment peuvent-ils évoluer ? 

Leurs missions et fonctions vont évoluer, mais l’humain restera au centre en étant beaucoup plus assisté par les technologies. Il est important pour eux de se former sur les sujets liés au digital, mais aussi de développer leurs savoir-faire et leur expertise. Le rôle des RH est crucial, mais les collaborateurs peuvent et doivent même s’autoformer et les MOOC offrent cette opportunité. 

J’aime beaucoup cette phrase de Unai Emery, entraîneur du PSG : « Quand tu signes un joueur, tu signes des qualités, des aptitudes. Mais les attitudes ne s’achètent pas. Elles résident dans ta capacité à inculquer certaines choses à tes joueurs et en la capacité de ces derniers à y répondre. La mentalité de vainqueur, ce n’est pas celui qui gagne qui la possède, mais celui qui cherche toujours à s’améliorer. » Dans un monde en perpétuelle évolution, il est critique de continuer à se former en permanence.


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