Le coin des experts

Du forma­teur au narra­teur : comment enga­ger les appre­nants dans une aven­ture péda­go­gique ?

L’en­ga­ge­ment est l’un des enjeux prin­ci­paux des forma­tions digi­tales : comment faire en sorte que les parti­ci­pants suivent l’in­té­gra­lité des conte­nus ?

Par Pierre Monclos – Le 7 avril 2017

Le taux d’en­ga­ge­ment est l’un des enjeux prin­ci­paux dans la forma­tion en ligne : comment faire en sorte que les parti­ci­pants restent et suivent l’in­té­gra­lité des conte­nus ? Chez Unow, nous avons quelques recettes que nous parta­geons ici avec vous.

 

On peut résu­mer le story­tel­ling par l’art de bien racon­ter des histoires. Dans son ouvrage “Story­tel­ling. La machine à fabriquer les images et à forma­ter les esprits” qui fait aujour­d’hui réfé­rence, Chris­tian Salmon nous démontre comment nous sommes passés d’un âge de la publi­cité à celui du story­tel­ling. Et ce mode de discours a conquis tous les secteurs, à commen­cer par le marke­ting. Dans une écono­mie de l’at­ten­tion, racon­ter des histoires, aussi crédibles que possible, a remplacé la publi­cité : une marque ne peut plus placar­der des slogans, elle doit enga­ger une conver­sa­tion avec son audience.

Le mana­ge­ment s’est aussi emparé de ce méca­nisme : le grand patron s’est mué en héros d’une grande aven­ture entre­pre­neu­riale. Jeff Bezos, Elon Musk, ou le fantasque Michael O’Leary, fonda­teur de Ryanair bâtissent leur légende à coups de commu­ni­ca­tion, inter­views sur le mode de la confes­sion, à la couver­ture des maga­zines et l’en­tre­prise devient un discours. 

Mais le story­tel­ling s’est aussi emparé de la forma­tion : à la clé, un taux d’en­ga­ge­ment opti­misé, et une meilleur mémo­ri­sa­tion !

 

Le story­tel­ling en forma­tion : qu’est-ce que c’est ?

 

En forma­tion, mais aussi en confé­rence, pour la prépa­ra­tion d’un power­point, l’or­ga­ni­sa­tion d’un événe­ment… la même méthode s’ap­plique ! Avez-vous déjà remarqué comment les confé­rences TEDX ont un style bien parti­cu­lier qui vous happe tota­le­ment ? Leur texte est ciselé avec préci­sion : une bonne accroche, des péri­pé­ties dans le récit, quelques confes­sions, témoi­gnages person­nels et hop ! Vous venez de regar­der une vidéo de 20 minutes sur les mathé­ma­tiques, alors que vous avez toujours détesté cela. Une bonne histoire capti­vera toujours votre atten­tion, car notre cerveau fonc­tionne comme cela ! 

 

L’édu­ca­tion par la narra­tion : une méthode qui ne date pas d’hier

 

L’hu­ma­nité s’est fondée autour des histoires. D’ailleurs, pour Yuval Noah Hariri, auteur du best-seller “Sapiens, une brève histoire de l’hu­ma­nité”, c’est grâce à ce talent que les être humains ont construit leurs mythes fonda­teurs qui les rend capables de coopé­rer en masse et d’en­vi­sa­ger des concepts qu’ils ne voient pas, à commen­cer par Dieu. La Bible est elle-même une grande histoire édifiante, qui a permis pendant des siècles d’en­sei­gner la reli­gion à des géné­ra­tions de jeunes chré­tiens. Jean de La Fontaine aussi, était à sa manière un ensei­gnant : ses histoires ont éduqué des géné­ra­tions d’éco­liers à la vie en société.


Mais pourquoi ça marche ? 

 

D’abord, parce que notre cerveau est conçu ainsi : notre mémoire retient mieux les histoires, les faits liés entre eux par un proces­sus narra­tif, que les faits isolés, aussi ration­nels et passion­nants soient-ils. En effet, une histoire provoque chez nous : 

  • de l’em­pa­thie, ce qui nous encou­rage à coopé­rer (donc à s’en­ga­ger dans l’ap­pren­tis­sage)
  • des émotions, qui entraînent une meilleure mémo­ri­sa­tion des points clés du discours

Fina­le­ment, non seule­ment le story­tel­ling rend l’ex­pé­rience d’ap­pren­tis­sage plus agréable, mais en plus, elle le rend plus effi­cace, car elle met le parti­ci­pant dans une posture active, favo­rable à la mémo­ri­sa­tion.

Et dans les MOOC ?

Une aven­ture péda­go­gique

 

Pour qu’ils s’en­gagent dans une forma­tion, le parcours péda­go­gique doit être dessiné pour les rete­nir et leur donner envie, à la manière d’une aven­ture péda­go­gique. Le parti­ci­pant ressent des émotions, un besoin de se former, rencontre des diffi­cul­tés : il devient le prota­go­niste de sa propre forma­tion. Il rencontre ainsi plusieurs étapes : 

  • Une intro­duc­tion pour démon­trer l’im­por­tance de la compé­tence ensei­gnée dans le monde d’aujour­d’hui
  • Des témoi­gnages qui permettent au parti­ci­pant de s’iden­ti­fier
  • Des chal­lenges à rele­ver 
  • Une invi­ta­tion à expé­ri­men­ter soi-même
  • Une conclu­sion 

Des acti­vi­tés péda­go­giques qui mettent en scène des situa­tions fami­lières 

 

Un cadre est perturbé en moyenne toutes les 7 minutes, reçoit 150 mails par jour et 75% d’entre eux déclarent être stres­sés. Ces chiffres sont impres­sion­nants. Mais suffisent-ils à enga­ger un parti­ci­pant dans une forma­tion ? Pas sûr : les chiffres, les faits ration­nels, les argu­ments sérieux… sont compris, mais ne suscitent pas d’em­pa­thie. Alors qu’une bonne histoire, un bon exemple, créera de l’en­ga­ge­ment ! 

Avec Bob, dans le MOOC Gestion du temps, les appre­nants découvrent la vie d’un jeune cadre, père de famille. Dans chacun des modules, une courte présen­ta­tion de la vie de ce sala­rié et de ses soucis de gestion du temps, à travers le récit d’une de ses jour­nées de travail : inter­rup­tions inces­santes des collègues, dizaines de mails et réunions à prépa­rer, sans oublier les temps de trans­port et sa fille Lily, qu’il faut accom­pa­gner à la danse etc. : des situa­tions qui font écho au vécu des cadres qui suivent cette forma­tion. Les vidéos péda­go­giques des modules leur donnent les ressources néces­saires pour conseiller Bob dans sa gestion du temps. Les parti­ci­pants suivent alors les vidéos avec un objec­tif en tête, aider Bob : une posture active qui les aide à mieux mémo­ri­ser.


Des messages person­nels 

 

Le statut d’ex­pert tend parfois à intro­duire une distance entre soi et le parti­ci­pant. Or, comme dit plus haut, rien de tel que de créer de l’em­pa­thie dès le départ, pour enga­ger les parti­ci­pants et leur donner l’en­vie de s’en­ga­ger et de coopé­rer avec le forma­teur. Il est recom­mandé pour briser cette distance, d’avoir recours à des anec­dotes, des expé­riences person­nelles, qui ont pour béné­fice prin­ci­pal de susci­ter la sympa­thie. Ainsi, Philippe Silber­zahn, expert du MOOC “Rele­vez le défi de l’in­no­va­tion de rupture”, est égale­ment chef d’en­tre­prise et a été confronté à une inno­va­tion de rupture. Il raconte cette expé­rience dès le début de la forma­tion. Voilà un lien de plus créé avec l’ap­pre­nant, qui s’iden­ti­fie avec le forma­teur, car tous deux ont été confron­tés au même problème. L’ap­pre­nant comprend alors que la suite de la vidéo sera consa­crée à propo­ser des solu­tions concrètes (qui marchent) pour avan­cer. 

 

 

De la même manière, les MOOC donnent beau­coup de place aux témoi­gnages d’ex­perts afin de permettre aux appre­nants de s’iden­ti­fier : par exemple, dans le MOOC Digi­tal marke­ting, Margaux Dauce raconte comment Michel & Augus­tin ont élaboré leur stra­té­gie de conte­nus. 


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