Le coin des experts

“Les bureaux doivent incar­ner les valeurs de l’en­tre­prise”

Inter­view du cofon­da­teur de Yemanja, “studio de concep­tion et aména­ge­ments de bureaux pour star­tups décom­plexées.” Ses conseils pour réamé­na­ger ses bureaux.

Par Pierre Monclos – Le 13 décembre 2016

 Vous n’ima­gi­nez même pas quel pour­rait être l’im­pact d’un petit réamé­na­ge­ment de vos bureaux. Xavier du Tertre est le co-fonda­teur de Yemanja, qui se décrit comme un “studio de concep­tion et aména­ge­ments de bureaux pour star­tups décom­plexées.” Quelques conseils pour amélio­rer la qualité de vie au travail.


Pouvez-vous décrire votre acti­vité ?


Yemanja, fait de l’amé­na­ge­ment de bureaux et ne consi­dère pas l’amé­na­ge­ment comme une fin mais comme un moyen. Avec mes 3 asso­ciés nous travaillons à amélio­rer le bonheur au travail. Nous prenons en charge tous les postes liés à l’amé­na­ge­ment de bureaux grâce à un riche vivier de compé­tences chez de nombreux parte­naires que nous avons réunis


Quel impact a l’es­pace de travail sur la produc­ti­vité ? Sur le bien être ?


Le premier aspect auquel nous nous atta­chons est celui de la qualité de vie au travail : quand une équipe travaille dans des bureaux à son image, elle ne les consi­dère plus simple­ment comme une escale quoti­dienne par laquelle passer, mais comme une réelle exten­sion de la vie. Le travail repré­sente une partie impor­tante de nos vies, qui ne devrait pas se dérou­ler dans un envi­ron­ne­ment qui s’ap­pa­rente au bagne.
Au fil de nos réali­sa­tions, nous nous sommes aperçus que des espaces de travail plus agréables avaient deux autres réper­cus­sions : d’abord, sur la force de vente. En effet, des commer­ciaux plus fiers de leurs locaux invi­te­ront plus faci­le­ment leurs clients en rendez-vous. Ensuite, en termes de marque employeur : des bureaux agréables permettent de mieux commu­niquer sur les valeurs de l’en­tre­prise.


Y a-t-il des spéci­fi­ci­tés françaises dans l’amé­na­ge­ment des espaces de travail ?


Oui bien sûr. Il y a quelques années, ce qui dictait la tendance c’était la Sili­con Valley, des locaux très origi­naux qui démontrent la puis­sance et la réus­site de l’en­tre­prise. En France, on est plus modestes, plus humbles : on veut avant tout des bureaux qui nous ressemblent, qui collent à nos valeurs et pas d’ac­ces­soires trop extra­va­gants ou onéreux qui feraient mauvais genre auprès des clients. Le bureau doit avant tout être un espace de travail.


Comment procé­der pour réamé­na­ger ses bureaux ?


Notre démarche consiste avant tout à écou­ter les clients pour bien comprendre leurs besoins. Nous cher­chons à comprendre leurs méthodes de travail, leurs ambi­tions, leurs valeurs avant de dres­ser le cahier des charges. Nous étudions aussi toutes les habi­tudes des colla­bo­ra­teurs : la pause déjeu­ner, les habi­tudes de vie et de sortie etc. Nous essayons égale­ment d’im­pliquer les équipes au maxi­mum dans le projet. Un patron qui réamé­nage l’es­pace sans impliquer ses équipes, court le risque de conce­voir des bureaux qui ne plaisent qu’à lui. Tandis
qu’im­pliqués, les colla­bo­ra­teurs ont ensuite une histoire à racon­ter aux visi­teurs qui se rendent dans leurs bureaux.


A votre avis, quelle est le mode d’or­ga­ni­sa­tion idéal ?


Il n’y a pas de règles : les plans sont toujours très diffé­rents. Néan­moins, je recom­mande de ne pas parquer les colla­bo­ra­teurs dans des bureaux indi­vi­duels ou par deux. Long­temps, ce mode d’or­ga­ni­sa­tion a été le Graal, mais aujour­d’hui, je préco­ni­se­rais plutôt un open space, assorti de petites salles de réunion pour s’iso­ler ou travailler en petits groupes. Sinon, je suis très adepte du noma­disme : c’est-à-dire d’une forme d’or­ga­ni­sa­tion où les colla­bo­ra­teurs n’ont pas de poste fixe mais simple­ment d’un ordi­na­teur portable et de wifi. Cela n’est pas toujours possible, mais je le conseille aux socié­tés qui ont le choix.

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