Actua­li­tés

L’ac­tua­lité des finan­ce­ments de la forma­tion profes­sion­nelle – 2022

Tour d’ho­ri­zon des évolu­tions récentes et des évolu­tions à venir

Par Johann VIDA­LENC – Le 2 juin 2022

De quoi parle-t-on ?

Les finan­ce­ments de la forma­tion profes­sion­nelle consti­tuent un enjeu majeur pour les indi­vi­dus et les entre­prises dési­reuses de voir se concré­ti­ser des projets de forma­tion, tout en opti­mi­sant leur inves­tis­se­ment finan­cier.

À ce titre, la maîtrise des dispo­si­tifs finan­ciers devient une clé majeure. Ces derniers ont été forte­ment cham­bou­lés ces dernières années par la réforme de la forma­tion profes­sion­nelle de 2018, mais égale­ment par la récente crise sani­taire qui a engen­dré adap­ta­tion des dispo­si­tifs et modi­fi­ca­tion des équi­libres finan­ciers avec une impli­ca­tion forte de l’État.

Point sur les prin­ci­paux faits notables des derniers mois sur ces dispo­si­tifs.

Quels chan­ge­ments notables ?

Une année record pour le CPF, mais des nuages guettent

Le CPF a connu une année 2021 record, puisque le nombre de dossiers finan­cés comparé à 2020 a été plus que multi­plié par 2, passant à 2,25 millions.

Faits notables, la moitié des forma­tions ont été réali­sées à distance, ce qui peut s’ex­pliquer en partie par le contexte COVID qui a marqué l’an­née, mais aussi par une plus grande flexi­bi­lité qu’ap­porte cette moda­lité aux actifs qui suivent parfois les forma­tions en dehors du temps de travail.

Une autre donnée inté­res­sante est la propor­tion de deman­deurs d’em­ploi qui repré­sentent 36 % des demandes et béné­fi­cient pour beau­coup d’un cofi­nan­ce­ment avec Pôle emploi.

Au sujet du cofi­nan­ce­ment juste­ment, de plus en plus d’ac­teurs s’em­parent du sujet. En plus de Pôle emploi, c’est égale­ment le cas de plusieurs Régions, d’une dizaine de branches profes­sion­nelles, ou encore des employeurs (plus de 60 millions d’eu­ros cofi­nan­cés en deux ans pour ce seul acteur). 

Pour­tant, le CPF est menacé par plusieurs éléments :

  • Les arnaques au CPF qui prennent la forme de harcè­le­ment télé­pho­nique, vidage du compte CPF, ou encore de publi­cité menson­gère.

  • L’usage abusif de certains codes CPF libres (Créa­tion d’en­tre­prise, VAE, Bilan de compé­tences) par des orga­nismes qui ne répondent pas aux prérequis pour déli­vrer ces offres.

  • La réduc­tion dras­tique de nombre de certi­fi­ca­tions dispo­nibles sur Mon Compte Forma­tion qui a un effet sur la variété de l’offre présente surla plate­forme.
    Les chiffres de l’an­née 2022 seront très instruc­tifs sur l’in­ci­dence de ces éléments.

L’ap­pren­tis­sage au sommet

L’ap­pren­tis­sage, au même titre que le CPF, pour­suit sa progres­sion, année après année, avec 731 000 contrats signés en 2021, bien aidé par les aides à l’em­bauche. La hausse est même de 140 % depuis 2017, preuve d’une belle vita­lité du dispo­si­tif.

Petit point d’alerte toute­fois, puisque sur les premiers mois de l’an­née 2022, la baisse des contrats signés est de 13 %. Ces dernières pour­raient être prolon­gées au moins jusqu’à la fin d’an­née (contre 30 juin 2022 actuel­le­ment), selon les dires du nouveau Ministre du Travail.

Pro-A : l’heure du décol­lage ?

Le dispo­si­tif Pro-A permet d’ac­cé­der à une forma­tion certi­fiante tout en restant dans leur entre­prise, afin de chan­ger de métier, ou de béné­fi­cier d’une promo­tion. Les parcours s’étalent sur une durée de 6 à 12 mois (plus sous condi­tions).

Encore peu utilisé, ce dispo­si­tif pour­rait prendre de l’am­pleur en 2022, et servir les poli­tiques de mobi­li­tés internes des entre­prises, puisque plus d’une centaine de branches ont désor­mais signé un accord étendu, condi­tion néces­saire au déploie­ment du dispo­si­tif.

Par ailleurs, si les forma­tions corres­pondent aux prio­ri­tés du plan de relance, la prise en charge du dossier peut-être relevé à 9 000 euros (rému­né­ra­tion incluse), prise sur le budget FNE-Forma­tion. 

Transco

Ce dispo­si­tif, forte­ment promu par les pouvoirs publics, peine encore à trou­ver son public. Conçu comme un trem­plin entre des sala­riés exerçant dans des entre­prises en diffi­culté et des socié­tés qui recrutent, le dispo­si­tif a pâti de la reprise écono­mique plus forte qu’an­ti­ci­pée, de la concur­rence d’autres dispo­si­tifs de finan­ce­ments et des diffi­cul­tés de mise en œuvre.

Le dispo­si­tif évolue toute­fois avec la créa­tion de Transco-congé de mobi­lité pour soute­nir les recon­ver­sions profes­sion­nelles des sala­riés optant pour un congé de mobi­lité :

  • soit dans le cadre d’une rupture conven­tion­nelle collec­tive (RCC)

  • soit dans le cadre d’un accord de Gestion des Emplois et des Parcours Profes­sion­nels (GEPP)

Dans ce cadre, la prise en charge des coûts péda­go­giques sera réali­sée selon les mêmes taux qu’ac­tuel­le­ment et elle béné­fi­ciera d’une allo­ca­tion de congé de mobi­lité. 

FNE-Forma­tion 

Ce dispo­si­tif de crise permet­tant de finan­cer la forma­tion des sala­riés s’est trans­formé en 2021, puis en 2022. Initia­le­ment utilisé pour les entre­prises en acti­vité partielle, le dispo­si­tif a été élargi à d’autres entre­prises (en diffi­culté écono­mique, muta­tion ou reprise d’ac­ti­vité) avec l’exi­gence de parcours plus profes­sion­na­li­sants. 

Ce dispo­si­tif qui pour­rait dispa­raître en fin d’an­née reste plus ardu à mettre en œuvre, avec des budgets confiés aux OPCO qui s’ame­nuisent et amènent à une sélec­tion dras­tique des dossiers. Avec une prise en charge variant de 40 à 100 % (jusqu’à fin juin), puis de 50 à 70 % (de juillet à décembre 2022), cela reste un vrai levier pour les entre­prises en acti­vité partielle et celles connais­sant de réelles diffi­cul­tés écono­miques jusqu’à fin 2022.

Les bases des finan­ce­ments de la forma­tion profes­sion­nelle

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