Actua­li­tés

Les méthodes agiles pour chan­ger notre façon de mener et vivre un projet

En quoi consiste cette approche agile et qu’ap­porte-t-elle ? C’est à cette ques­tion que je vais répondre dans cet article. Florent Lothon, expert agilité.

Par Pierre Monclos – Le 8 juin 2015


Partant du constat que l’ap­proche de gestion de projet “tradi­tion­nelle” montrait ses limites face aux projets complexes, des experts de terrain ont mis au point leur propre métho­do­lo­gie. Depuis les années 90 pour certaines. En 2001, ces méthodes ont été quali­fiées d’agiles de par leurs valeurs et prin­cipes communs offrant une grande capa­cité d’adap­ta­tion aux chan­ge­ments et impré­vus qui ne manquent pas d’ar­ri­ver sur un projet. Depuis plusieurs années, l’usage de ces méthodes et celui du cadre métho­do­lo­gique Scrum en parti­cu­lier ont pris une ampleur consi­dé­rable. Elles inté­ressent désor­mais d’autres secteurs que celui du déve­lop­pe­ment logi­ciel étant à l’ori­gine de ce mouve­ment. En quoi consiste cette approche agile et qu’ap­porte-t-elle ? C’est à cette ques­tion que je vais répondre dans cet article.


Prin­cipe de fonc­tion­ne­ment géné­ral

L’ap­proche agile consiste le plus souvent à divi­ser la durée du projet en inter­valles courts appe­lés itéra­tions. Chaque itéra­tion devant abou­tir à un produit enri­chi de nouvelles fonc­tion­na­li­tés porteuses de valeur ajou­tée pour les utili­sa­teurs ou comman­di­taires du produit. On conçoit, déve­loppe et teste les fonc­tion­na­li­tés au fil de l’eau. Plutôt que de conce­voir le produit dans son ensemble à l’avance. D’au­tant plus qu’on ne sait jamais vrai­ment à l’avance ce dont les utili­sa­teurs finaux ont réel­le­ment besoin quand il s’agit d’un logi­ciel.


Faire du “sur mesure” et livrer plus tôt

En procé­dant ainsi, on a tout le loisir de modi­fier, même tard, les fonc­tion­na­li­tés prévues pour être réali­sées dans les itéra­tions futures. On peut ainsi parve­nir à un produit « sur mesure » répon­dant aux attentes des utili­sa­teurs. Voire même livrer plus tôt une première version de ce produit. Pensez aux premières versions de GMail de Google, si vous l’uti­li­sez depuis long­temps. Parmi les diffé­rentes méthodes agiles à notre dispo­si­tion, le cadre métho­do­lo­gique agile Scrum est de très loin le plus utilisé.


Amélio­ra­tion conti­nue et style de mana­ge­ment

Dans le cadre de scrum, on dispose d’un méca­nisme d’amé­lio­ra­tion conti­nue concret. Chaque itéra­tion se termine par un bilan réalisé par l’équipe projet. Ce bilan va permettre d’iden­ti­fier les forces et faiblesses rendues visibles lors de l’ité­ra­tion. A cette occa­sion, l’équipe iden­ti­fie collec­ti­ve­ment des actions concrètes d’amé­lio­ra­tion à mettre au profit des itéra­tions suivantes. Au fil des itéra­tion l’équipe améliore ainsi empi­rique­ment son orga­ni­sa­tion, ses pratiques et proces­sus de travail. L’em­pi­risme est souvent le seul outil effi­cace face à la complexité des projets. L’équipe qui réalise le produit est auto-orga­ni­sée, aucun chef de projet “héros” pour appor­ter des solu­tions à tous les problèmes qu’elle rencontre, esti­mer et affec­ter les tâches ou contrô­ler l’avan­ce­ment de ces dernières. La confiance en la capa­cité des indi­vi­dus est l’un des prin­cipes de mana­ge­ment fonda­men­taux. Au besoin, ils peuvent être coachés. Ce mode de mana­ge­ment – ou plutôt de leader­ship – favo­rise le déve­lop­pe­ment person­nel et l’en­ga­ge­ment collec­tif. Et acces­soi­re­ment, le plai­sir au travail qui d’après mon expé­rience sur de tels projets, contri­bue aux résul­tats. Le chef de projet n’est pas banni car il faut bien quelqu’un pour suivre le budget, lever certains obstacles liés à l’or­ga­ni­sa­tion. Dans le cadre de Scrum, il n’est pas rare que le chef de projet, après avoir été formé, endosse le rôle de Scrum Master qui consiste à être le garant de la mise en place et du respect du cadre métho­do­lo­gique Scrum. Il a aussi un rôle de protec­tion de l’équipe des pertur­ba­tions exté­rieures suscep­tibles de ralen­tir cette dernière. En tant que garant de la métho­do­lo­gie, il est souvent amené à coacher les acteurs sur l’ap­pren­tis­sage des pratiques agiles. Il a donc des quali­tés de commu­ni­cant et de coach.


Prin­ci­paux béné­fices

Pour résu­mer, bien appliquée, l’ap­proche agile apporte :

  • Une grande trans­pa­rence et visi­bi­lité sur l’avan­ce­ment du produit en cours de réali­sa­tion ainsi que la souplesse néces­saire pour réali­ser un produit sur mesure répon­dant aux attentes des utili­sa­teurs ou comman­di­taires. Sans pour autant mettre davan­tage en péril les délais et budget du projet qu’une approche clas­sique.
  • Un haut degré d’en­ga­ge­ment et de moti­va­tion de l’équipe qui dispose d’objec­tifs à longs et courts termes, une capa­cité d’auto-orga­ni­sa­tion faci­li­tant le déve­lop­pe­ment person­nel ainsi qu’un fort esprit d’équipe.
  • La possi­bi­lité d’ac­cé­lé­rer consi­dé­ra­ble­ment le délais de mise à dispo­si­tion d’une première version du produit à réali­ser.


Aver­tis­se­ment

Atten­tion, mettre en place une approche agile et Scrum en parti­cu­lier n’est pas forcé­ment simple et l’agi­lité n’est pas une recette miracle qui permet à coup sûr de réus­sir un projet. Parfois, Scrum a même le rôle de révé­la­teur des problèmes du projet de par la visi­bi­lité qu’il offre (mauvais choix tech­no­lo­gique, mauvais casting de l’équipe, mauvaise inter­pré­ta­tion du marché ou du besoin des utili­sa­teurs, etc). Il faut être conscient qu’adop­ter l’agi­lité implique des chan­ge­ments souvent profonds qui viennent bous­cu­ler la culture de l’or­ga­ni­sa­tion et les repères des acteurs du projet que ce soit côté maîtrise d’oeuvre ou maîtrise d’ou­vrage. L’une des prin­ci­pales causes d’échec d’adop­tion de l’agi­lité demeure le manque de personnes maîtri­sant cette métho­do­lo­gie sur le projet. Lorsque j’ai décou­vert l’ap­proche agile par la pratique, dans la peau d’un Scrum Master, j’ai immé­dia­te­ment voulu parta­ger mes connais­sances et expé­riences sur ce domaine. C’est la raison d’être de mon site L’Agi­liste. Ensuite, j’ai voulu trou­ver un moyen d’ini­tier pas à pas au rythme de chacun et quelque soit leur loca­li­sa­tion, les personnes inté­res­sées par cette métho­do­lo­gie. Afin de les aider à s’ap­pro­prier les béné­fices de l’agi­lité et de Scrum en parti­cu­lier et c’est la prin­ci­pale raison d’être de la Forma­tion Gestion de Projet Agile avec Scrum.

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