Actua­li­tés

Les prévi­sions pour 2021 qui ne se sont pas réali­sées

On vous explique pourquoi certaines de nos prévi­sions ont été parfois trop opti­mistes, et pourquoi nous les main­te­nons quand même pour 2022 !

Par Johann VIDA­LENC – Le 14 décembre 2021

Nous étions fin 2020.  À cette période, chez Unow, on cher­chait à imagi­ner le futur. Avec quelques personnes de l’équipe, nous réali­sons alors un exer­cice de pronos­tic sur ce que sera l’an­née 2021 dans le secteur de la forma­tion profes­sion­nelle.

Cette projec­tion est complexe par essence, mais elle est rendue encore plus incer­taine par une crise sani­taire qui dure. Certaines idées émer­gèrent tout de même, avec parfois un bon niveau de confiance. Parmi elles, trois pronos­tics :

  • La pour­suite de l’es­sor de la forma­tion à distance

  • Le déve­lop­pe­ment du CPF cocons­truit en entre­prise

  • Une énorme vague de FNE-Forma­tion 

Une année passe.

Nous sommes fin 2021, et il est l’heure du bilan. Autant vous le dire tout de suite, tout ne s’est pas tout à fait déroulé comme prévu, même si certaines dyna­miques restent bien présentes.

On vous explique ce qui s’est passé, et surtout pourquoi nous main­te­nons ces pronos­tics en 2022.

Bilan sur 3 prévi­sions majeures

L’es­sor de la forma­tion à distance 

La forma­tion à distance était jusqu’à 2020 large­ment mino­ri­taire dans les usages des entre­prises et des indi­vi­dus. Le présen­tiel restait la norme.

Un point de bascule a été fran­chi avec l’ar­ri­vée de la crise sani­taire qui a poussé de nombreuses orga­ni­sa­tions à bous­cu­ler leur vision de la forma­tion et à augmen­ter la part de la forma­tion “à distance” dans leurs plans de forma­tion. 

Chez UNOW, c’est une tendance que nous avons large­ment ressen­tie avec une explo­sion des demandes de forma­tion en ligne en 2020, et ce, pour tous types de struc­tures (CAC 40, PME, TPE), mais égale­ment pour les indi­vi­dus dans le cadre de leur CPF.

Que s’est-il passé en 2021 ?

Bien que toujours impor­tantes, nous avons senti un ralen­tis­se­ment de la hausse des demandes au cours de l’an­née 2021. Après analyse du marché et échanges avec de nombreuses entre­prises, en voici les 2 expli­ca­tions prin­ci­pales :

  • Il y a un besoin de présen­tiel impor­tant de la part des sala­riés, pour se retrou­ver et échan­ger, dans un contexte où l’éco­no­mie semble repar­tir et où l’on assiste à une forme de retour à la normale dans de nombreuses orga­ni­sa­tions.

  • De nombreux concur­rents qui n’étaient pas posi­tion­nés histo­rique­ment sur de la forma­tion à distance ont diver­si­fié leurs offres et proposent des forma­tions sur des moda­li­tés présen­tielles ou en ligne.

En conclu­sion

Il y a un rééqui­li­brage entre les moda­li­tés présen­tielles et à distance, même si des parts de marché durables semblent avoir été gagnées par la seconde. La forma­tion à distance a conti­nué son essor sur la durée, et elle s’ins­talle désor­mais dans un équi­libre 1/3 présen­tiel, 1/3 distan­ciel, 1/3 blen­ded, comme nous le rappe­lions dans notre enquête du Prin­temps de la forma­tion en 2021.  La flexi­bi­lité de la distance a rappelé les contraintes du présen­tiel. Aussi les entre­prises ont désor­mais un enjeu à faire reve­nir en présen­tiel et doivent en justi­fier la perti­nence. Paral­lè­le­ment, la concur­rence sur le marché s’est parti­cu­liè­re­ment accrue, et c’est ce nouveau paysage du marché qu’il convient désor­mais d’ap­pré­hen­der pour des orga­nismes histo­rique­ment posi­tion­nés sur de la forma­tion à distance.

Le déve­lop­pe­ment du CPF cocons­truit

Le CPF cocons­truit est un véri­table levier pour l’em­ployeur et une oppor­tu­nité pour le sala­rié. C’est un dispo­si­tif auquel nous croyons chez UNOW, d’au­tant plus que nous sentons depuis deux ans les prémices d’un véri­table déve­lop­pe­ment, et ce, pour des raisons simples :

  • Le CPF est désor­mais connu par la plupart des sala­riés

  • Les entre­prises, notam­ment les +50 sala­riés, ont de mois en moins accès aux fonds des OPCO et cherchent dont des leviers finan­ciers

Que s’est-il passé en 2021 ?

Dans certaines entre­prises, le passage à l’acte et la signa­ture d’un accord CPF ont été réali­sés, mais cela reste encore margi­nal. Il ne faut pas négli­ger non plus la part d’en­tre­prises ayant initié une poli­tique CPF, même si cela reste encore embryon­naire et pas toujours forma­lisé.

Voyons les chiffres : en un peu plus d’un an, 6 000 entre­prises ont réalisé une dota­tion sur le compte CPF de leurs sala­riés, pour un montant de 50 millions d’eu­ros (source : CDC). À titre de compa­rai­son, cela ne repré­sente qu’entre 1 et 2 % des fonds dépen­sés au titre du CPF sur la même période.

Ces chiffres ne recouvrent toute­fois pas la réalité du CPF cocons­truit qui est bien souvent réalisé via le méca­nisme de l’abon­de­ment, où l’em­ployeur négo­cie direc­te­ment avec l’or­ga­nisme de forma­tion. Les chiffres précé­dents ne l’in­tègrent pas. Ces méca­nismes de la dota­tion ou de l’abon­de­ment restent toute­fois encore large­ment mécon­nus par les employeurs et consti­tuent un frein au déve­lop­pe­ment du dispo­si­tif.

En dehors de ces diffi­cul­tés tech­niques, le CPF cocons­truit a subi conjoin­te­ment deux phéno­mènes liés à la crise sani­taire :

  • Le déca­lage de l’agenda social dans les entre­prises, plus occu­pées à mettre en œuvre le télé­tra­vail ou à sécu­ri­ser les emplois.

  • La concur­rence d’autres dispo­si­tifs de finan­ce­ment excep­tion­nels, notam­ment le FNE-Forma­tion qui a créé un effet de substi­tu­tion et une déprio­ri­sa­tion du sujet

En conclu­sion

Le CPF cocons­truit n’a pas pu béné­fi­cier d’un agenda favo­rable qui aurait favo­risé son essor. La vitesse de son déve­lop­pe­ment en 2022 sera sans doute liée à l’évo­lu­tion du contexte écono­mique, et aux ressources finan­cières supplé­men­taires dont pour­ront béné­fi­cier les entre­prises (FNE-Forma­tion, FSE …).  Par ailleurs, un travail d’in­for­ma­tion sur les aspects pratiques reste à faire pour que de plus en plus d’en­tre­prises fran­chissent le pas. 

Le FNE-Forma­tion

Ce dispo­si­tif de crise forte­ment utilisé en 2020 s’est trans­formé en 2021. Initia­le­ment utilisé pour les entre­prises en acti­vité partielle, le dispo­si­tif a été élargi à d’autres entre­prises (en diffi­culté, en muta­tion ou en reprise d’ac­ti­vité), mais avec l’exi­gence de parcours plus profes­sion­na­li­sants. 

Que s’est-il passé en 2021 ?

Une baisse dras­tique du nombre de sala­riés formés par le dispo­si­tif a été consta­tée (5 fois moins envi­ron entre 2020 et 2021).

En effet, on s’at­ten­dait à une nouvelle vague FNE-Forma­tion début 2021 avec un dispo­si­tif qui s’ou­vrait à plus de typo­lo­gies d’en­tre­prises sur le papier (inté­gra­tion des entre­prises en diffi­culté). Toute­fois, l’exi­gence de lien entre les forma­tions et l’un des parcours recon­nus par le FNE-Forma­tion (recon­ver­sion, certi­fi­ca­tion, contexte covid ou muta­tion), en faisant le lien avec le contexte de l’en­tre­prise n’a pas été aisé à appré­hen­der de manière opéra­tion­nelle. Elle a entraîné de nombreux refus de la part des OPCO, et en a décou­ragé beau­coup. Ainsi, de nombreuses entre­prises ont renoncé à solli­ci­ter ce dispo­si­tif.

Par ailleurs, la reprise écono­mique plus forte qu’at­ten­due a amené un certain nombre de socié­tés à privilé­gier un retour à la produc­tion plutôt que la forma­tion pour sécu­ri­ser l’ac­ti­vité et les emplois.

Depuis septembre 2021, le dispo­si­tif FNE a, à nouveau, élargi ses critères, car les fonds dispo­nibles n’avaient pas été suffi­sam­ment été consom­més. Son utili­sa­tion s’est faite plus intense sur la fin d’an­née et devrait conti­nuer à l’être sur 2022, plusieurs OPCO nous ayant confirmé que le dispo­si­tif béné­fi­cie­rait d’une prolon­ga­tion d’un an.

En conclu­sion

Le FNE-Forma­tion n’a pas eu le carac­tère massif qu’il avait pu avoir en 2020. Plus profes­sion­na­li­sant, mais aussi plus contrai­gnant, les entre­prises ne s’en sont que peu empa­rées. Pour autant, l’an­nonce par de nombreux OPCO d’une prolon­ga­tion d’un an du FNE-Forma­tion, à critères équi­va­lents pour­rait annon­cer une bonne nouvelle pour les entre­prises, et notam­ment les plus de 50 sala­riés, toujours privés des fonds mutua­li­sés des OPCO pour finan­cer leur plan de déve­lop­pe­ment des compé­tences.

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