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Agents IA : vers une nouvelle ère du travail délégué à l’intelligence artificielle ?

Que sont exactement les agents IA ? Et pourquoi suscitent-ils autant d’attention depuis le début de l’année ?

Par Magali Mezerette – Le 6 mai 2025

Le 10 avril dernier, à l’occasion de l’AI Day organisé par Unow, plus de 1500 professionnels RH, formation et innovation ont assisté à une série de webinaires consacrés à l’intelligence artificielle générative. L’un des temps forts de cette matinée de veille a été consacré à l’émergence des agents IA : ces intelligences artificielles capables d’exécuter des tâches complexes de manière autonome, sans supervision humaine constante.

Pour Alexandre Stourbe, Brand Ambassador chez Tomorrow Theory, ce changement de paradigme marque une rupture dans notre rapport à l’IA :

« On ne parle plus seulement d’un assistant qui vous aide à faire. On parle d’un exécutant à qui l’on peut déléguer des tâches entières. »

Accédez au replay du webinaire et à l’ensemble des ressources de l’AI Day : Replay du webinaire Veille sur les dernières actualités de l'IA

Cette tendance, encore en phase d’expérimentation, ouvre la voie à une automatisation d’un nouveau type, aux implications profondes pour les entreprises. Mais que sont exactement les agents IA ? Et pourquoi suscitent-ils autant d’attention depuis le début de l’année ?

Qu’est-ce qu’un agent IA ?

Un agent IA est un modèle de langage (LLM) connecté à des outils, capable de les utiliser de manière autonome pour atteindre un objectif précis. À la différence d’un assistant classique comme ChatGPT, qui se contente de générer du texte en réponse à un prompt, un agent IA va plus loin : il est capable de générer des réponses et d’agir dans un environnement numérique.

Un agent IA est un modèle de langage (LLM) connecté à des outils et capable de les utiliser de manière autonome pour atteindre des objectifs précis.

Trois niveaux d’agentivité

On distingue trois niveaux de sophistication :

  1. Les agents modulaires

Ce sont des assistants capables d’utiliser des outils, mais uniquement lorsque l’utilisateur les guide précisément. Par exemple, en 2023, ChatGPT proposait déjà une forme d’agent modulaire en intégrant DALL·E pour générer des images à partir d’un prompt textuel.

  1. Les agents modulaires avancés

Ici, l’agent est plus autonome : il comprend la demande, sélectionne l’outil adéquat dans une liste et l’utilise sans intervention humaine.
Exemple : le mode « deep research » d’OpenAI, ou encore Bolt.new, un outil de développement capable de coder une application ou un site web à partir d’une simple demande textuelle.

  1. Les agents autonomes

C’est le niveau ultime. L’agent dispose d’un accès complet à l’environnement numérique, comme un humain. Il peut utiliser un ordinateur, naviguer sur internet, manipuler des fichiers ou des outils métiers… Il exécute seul les tâches, de bout en bout. C’est une vraie révolution.

NiveauType d’agentDescriptionExemples
1Agents modulairesUtilise des outils seulement si on lui indique lesquels et commentChatGPT + DALL·E, Web browsing, Code Interpreter
2Agents modulaires avancésComprend la demande et choisit un outil parmi ceux à dispositionGemini, Deep Research, Bolt.new, Cursor.ai
3Agents autonomesPlanifie, agit, s’auto-évalue, utilise n’importe quel outil sans guidanceChatGPT Operator, Claude Computer Use, Manus, Figure 2, Atlas, Optimus

À lire aussi : Actualités de l’IA générative : ce qu’il ne fallait pas manquer depuis janvier 2025

Pourquoi les agents IA font-ils autant parler d’eux ?

S’il y a un mot qui est revenu avec insistance depuis début 2025 dans l’écosystème IA, c’est bien agentivité. Cette notion, centrale dans les récentes évolutions des modèles d’IA, fait référence à la capacité d’agir par soi-même pour atteindre un objectif, et c’est exactement ce que promettent les agents IA.

Par exemple, Operator (OpenAI ), disponible dans la version pro de ChatGPT (200 $/mois), utilise un navigateur comme un humain : il voit l’écran, clique, tape au clavier. Dans la démonstration, il va chercher une recette de linguine aux palourdes, ajoute les ingrédients à un panier de courses sur Instacart, tout cela sans aide humaine.

                    

Cette séquence illustrait l’étendue des capacités de ces agents : ils peuvent combiner des actions sur le web, gérer des sessions, interpréter les résultats d’une recherche, et adapter leur stratégie s’ils rencontrent un obstacle.

« Ce qui est frappant, ce n’est pas seulement la capacité d’un agent à faire plusieurs actions, mais à décider tout seul de ce qu’il doit faire ensuite » – Alexandre Stourbe.

Autre exemple : l’expérience menée par Cognition Labs, à l’origine d’un agent baptisé Devin, capable d’agir dans un environnement de développement logiciel. Ce dernier reçoit une consigne comme “crée un site web avec une barre de recherche”, puis choisit un framework, génère du code, repère les erreurs, et corrige de lui-même après exécution.

                    

Ces démonstrations ont un impact fort car elles marquent une étape importante : le franchissement d’un seuil d’autonomie. Jusqu’à présent, les IA génératives comme ChatGPT ou Claude restaient dans un cadre « question-réponse ». Avec les agents, on passe à une logique de buts : on confie un objectif à la machine, et elle se charge de le mener à bien, en mobilisant seule les bons outils et les bonnes étapes.

Ce nouveau type de fonctionnement bouleverse la manière dont les tâches peuvent être organisées, et ouvre de nombreuses perspectives… mais aussi des interrogations.

Du SaaS au « Service through Software » : une rupture pour les éditeurs RH

Jusqu’à présent, les outils RH fonctionnaient en mode SaaS. Chaque logiciel proposait sa propre interface, ses propres processus, et nécessitait une formation dédiée (Workday, LinkedIn Recruiter, Microsoft, etc.). Les RH devaient apprendre à naviguer dans ces outils, savoir où cliquer, comment exporter les données, etc.

Avec les agents IA autonomes, on passe à un autre paradigme : le « service through software ».
Autrement dit, l’utilisateur interagit uniquement avec un agent conversationnel. Il lui demande une action ou une information (« Pose mes congés de Noël », « Crée un tableau de suivi », « Trouve-moi des candidats »)… et l’agent se charge d’aller la chercher ou de l’exécuter, peu importe le logiciel derrière.

Ce changement suppose une restructuration en profondeur de l’écosystème digital RH :

  • centralisation de la donnée dans des « data lakes » RH,

  • interopérabilité accrue entre les systèmes,

  • perte de visibilité sur les interfaces classiques pour les utilisateurs finaux,

  • et surtout, remise en question des éditeurs traditionnels, qui doivent adapter leur offre pour devenir compatibles avec ces nouveaux agents.

Hier (SaaS)
Demain (Services via IA)
L’utilisateur fait le travailL’agent fait le travail
Interface à maîtriserSupervision humaine seulement
Résultat dépend de l’usage logicielRésultat produit par l’IA elle-même

SAP, Oracle ou Workday ne pourront plus se contenter de proposer des modules indépendants : ils devront offrir des points d’entrée adaptés aux agents et repenser l’expérience utilisateur.

Recrutement, onboarding, congés : les agents dans la vie RH

Tomorrow Theory a imaginé un cas d’usage RH très concret : l’onboarding d’un collaborateur, entièrement pris en charge par un agent IA.

Dans la simulation, un nouvel employé – Gaspard, CTO fraîchement recruté – échange avec un agent conversationnel. Il lui pose plusieurs questions pratiques :

  • Où récupérer son matériel ?

  • Peut-il organiser une réunion avec l’équipe de développement ?

  • Peut-il poser ses congés de Noël dans Workday ?

L’agent répond de manière fluide, en langage naturel. Il programme la réunion, envoie les invitations, enregistre les congés directement dans le logiciel RH… sans aucune intervention humaine. Cet exemple, même simulé, est techniquement réalisable aujourd’hui.

Autre cas d’usage abordé : le recrutement avec LinkedIn Recruiter AI Agent, attendu pour janvier 2026. L’agent automatisera jusqu’à 80 % des tâches réalisées aujourd’hui par un recruteur sur LinkedIn :

  • recherche des profils correspondant à une fiche de poste,

  • envoi de messages personnalisés,

  • gestion du suivi des candidatures.

Le recruteur pourra se concentrer sur l’échange humain et la décision finale. Cela interroge aussi le rôle futur du recruteur : comment réinvestir le temps libéré ? Quelle valeur ajouter à l’expérience candidat ?

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Quand les agents recrutent… des agents

Autre scénario évoqué : les agents IA pourraient aussi postuler à votre place. Il existe déjà des solutions capables de :

  • repérer toutes les offres d’emploi correspondant à un profil,

  • générer les candidatures,

  • dialoguer avec les recruteurs (ou leurs propres agents !) pour vérifier certaines informations (salaire, conditions de travail, etc.).

À terme, les premiers échanges de recrutement pourraient avoir lieu entre deux IA, sans interaction humaine. Cette réalité est techniquement possible dès aujourd’hui. Et elle soulève de nouvelles questions sur la sincérité, la transparence… et le rôle de l’humain dans la relation de travail.

Une nouvelle logique de collaboration homme-machine

À travers ces exemples, on voit que les agents IA ne sont pas de simples assistants.
Ils réalisent des tâches complètes, prennent des décisions, s’interfacent avec plusieurs outils à la fois. Ils préfigurent un nouveau mode de travail, où l’humain devient le superviseur d’un écosystème automatisé.

Cela ne signifie pas que l’humain disparaît. Mais son rôle évolue : il devient garant de l’éthique, de la cohérence, du lien humain – et de la supervision des décisions prises par les agents.

Le défi pour les RH sera donc double :

  • outiller les équipes pour collaborer efficacement avec ces agents,

  • et réinventer leur propre rôle dans cette nouvelle organisation du travail.

Une bascule technologique à anticiper dès aujourd’hui

Comme l’a rappelé Alexandre Stourbe pendant le webinaire, les agents IA ne sont pas simplement une nouvelle fonctionnalité parmi d’autres. Ils marquent une transformation profonde de notre rapport au travail, aux outils numériques, et à l’automatisation.

Dans les prochains mois, les agents vont progressivement sortir des environnements fermés (comme SAP ou Workday) pour devenir de véritables collaborateurs numériques capables d’interagir avec l’ensemble du système d’information. Cette évolution soulève de nombreux enjeux : technologiques, organisationnels, éthiques, mais aussi RH.

Côté ressources humaines, il ne s’agit pas seulement d’accélérer les processus. Il s’agit de repenser la manière dont on forme, dont on pilote l’activité, et dont on redéfinit les rôles dans un contexte où l’IA est capable d’agir en autonomie.

Le parti pris est clair : ne pas attendre que tout soit stabilisé pour agir. Parce que les usages se construisent aujourd’hui, et que ceux qui expérimentent dès maintenant seront mieux armés demain pour décider, encadrer, ou prioriser.

Face à ces mutations rapides, une acculturation solide et continue des équipes est essentielle. Et le rôle des RH comme des managers est plus que jamais stratégique pour permettre une appropriation raisonnée, éclairée, et responsable de ces technologies.

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