Le coin des experts

Trans­for­ma­tion digi­tale : la coha­bi­ta­tion entre 2 mondes

La trans­for­ma­tion digi­tale de notre société oblige deux mondes à coha­bi­ter : celui de l’avant digi­tal et celui du digi­tal.

Par Joce­lyne Turpin – Le 14 novembre 2016

La trans­for­ma­tion digi­tale, à l’oeuvre dans notre société, oblige la coha­bi­ta­tion de deux mondes aux réfé­rences diffé­rentes : celui de l’avant digi­tal et celui de l’après digi­tal. Voyons ce que cela engendre aujour­d’hui pour l’en­tre­prise, le RH et le monde de la forma­tion.

Extrait vidéo de la forma­tion gratuite : Le Digi­tal RH

Bonjour je suis Joce­lyne Turpin experte en accom­pa­gne­ment de projet MOOC et de tran­si­tions cultu­relles vers le digi­tal lear­ning. Je commu­nique sur le sujet notam­ment au travers un blog que vous connais­sez peut être et qui s’ap­pelle Miss MOOC.

Dans cette vidéo, nous allons voir comment la trans­for­ma­tion digi­tale occa­sionne la coha­bi­ta­tion de deux mondes : le monde « d’avant le digi­tal »  et le monde du « pendant le digi­tal » . Cette trans­for­ma­tion digi­tale peut être un véri­table choc des cultures pour deux mondes qui ne se sont pas construits sur les mêmes para­digmes. 

Par ce prisme, voyons ce que cela engendre pour :

  • L’en­tre­prise
  • Les RH
  • La forma­tion

Le digital : une véritable transformation de la société

Le digi­tal : une trans­for­ma­tion profonde de la société

En fili­grane, ce qu’évoquent les précé­dentes vidéos, c’est ce que nous vivons actuel­le­ment une trans­for­ma­tion profonde de notre sociétéPour des milliards d’in­di­vi­dus, cela modi­fie profon­dé­ment la façon d’être en rela­tion, de colla­bo­rer, d’ap­prendre les uns des autres, de travailler ensem­ble… Du coup, aujour­d’hui sous nos yeux, deux mondes sont en train de coha­bi­ter.

  • Deux mondes qui ont parfois du mal à se compren­dre…
  • Deux mondes qui n’avancent pas toujours à la même vites­se…

Deux mondes aux réfé­rences diffé­rentes

De façon un peu cari­ca­tu­rale, nous pour­rions décrire ce qui se voit de ces deux mondes :

  • Dans l’un, des membres connec­tés, confor­tables avec les usages digi­taux et colla­bo­ra­tifs. 
  • Dans l’autre, des membres qui préfé­re­raient la rela­tion directe et ne verraient pas le béné­fice à trans­for­mer les pratiques qu’ils ont depuis toujours.

Pour­tant la partie non visible de ceci est bien plus profonde : les réfé­rences des uns et des autres pour penser le monde, pour penser la façon de fonc­tion­ner dans le monde ne sont pas les mêmes…

Alors qu’un proces­sus de trans­for­ma­tion du monde est irré­ver­si­ble­ment en marche, c’est ainsi que nous vivons une coha­bi­ta­tion de deux modes de fonc­tion­ne­ment.

Si aujour­d’hui il n’est perçu « que » comme un choc des cultures, demain, si chaque monde pour­suit sa route sans se préoc­cu­per de faire des ponts entre les deux, nous pour­rions assis­ter à une véri­table frac­ture.

La trans­for­ma­tion digi­tale au sein de l’en­tre­prise

Parce que l’en­tre­prise fait partie de la société, elle est elle aussi soumise à cette dyna­mique de trans­for­ma­tion, à cette coha­bi­ta­tion en son sein (et en dehors) de deux modes de pensées…

  • Ses colla­bo­ra­teurs, qui se trans­forment dehors, arrivent trans­for­més dedans. 
  • Ses usages pratiqués à l’ex­té­rieur, modi­fient les usages propo­sés par l’en­tre­prise. 
  • Ces star­tups qui innovent en dehors, bous­culent les inno­va­tions…

choc-culture

L’en­tre­prise est vivante et perméable à ce qui se passe tant dehors que dedans… Et cette société qui se trans­forme fait que les enjeux sociaux, écono­miques, humains et tech­niques vont être crois­sant pour l’en­tre­prise.

Pour y faire face, pour prendre en compte ces trans­for­ma­tions, pour faire coha­bi­ter de façon fruc­tueuse ces deux univers, l’en­tre­prise doit s’at­taquer à une véri­table conduite du chan­ge­ment, construite avec tous ses membres du dedans, et nour­rie de ce qui se passe dehors.

  • Conduite du chan­ge­ment qui réus­sira si le cœur du projet se situe dans l’as­sou­plis­se­ment de ses fonc­tion­ne­ments et de son orga­ni­sa­tion…
  • Conduite du chan­ge­ment qui réus­sira si elle évite l’écueil d’un chan­ge­ment super­fi­ciel qui passe­rait unique­ment par le rempla­ce­ment de l’ou­tillage tech­no­lo­gique…

Le RH : un acteur majeur de la coha­bi­ta­tion entre l’avant et l’après digi­tal

Initia­teurs, contri­bu­teurs, de cette conduite du chan­ge­ment, c’est ainsi que les diffé­rents métiers RH deviennent des acteurs majeurs du proces­sus… 

Orches­trer les ressources humaines d’une entre­prise, est complexe en soit. C’est un métier passion­nant, mais soumis à de forts jeux de tensions internes, et d’ar­ti­cu­la­tion des demandes de tous les acteurs de l’en­tre­prise. Sans parler des évolu­tions conti­nues de la légis­la­tion du travail.

Pour­tant, par cette même mission, la fonc­tion RH est au cœur d’une formi­dable évolu­tion. Les RH sont des acteurs de cette coha­bi­ta­tion entre deux mondes.

Inter­lo­cu­teur de l’hu­main dans l’en­tre­prise, quoti­dien­ne­ment, ils entendent les nouvelles exigences qu’in­duisent les nouveaux usages :

  • plus de réac­ti­vité,
  • plus de souplesse,
  • plus de prise en compte des expé­riences colla­bo­ra­teurs, candi­dats, mana­gers… 
  • plus d’ho­ri­zon­ta­lité,
  • plus de trans­pa­ren­ce…

Porteurs de ces demandes, la fonc­tion RH est donc un contri­bu­teur majeur pour faci­li­ter cette coha­bi­ta­tion dans l’en­tre­prise d’aujour­d’hui.

Tout comme l’un des para­digmes du monde connecté est le « test and learn », (tester et apprendre), sous l’im­pul­sion des trans­for­ma­tions en cours, les métiers RH sont en train de se réin­ven­ter. Cette réin­ven­tion passe par :

  • l’ob­ser­va­tion des évolu­tions des usages digi­taux dans et en dehors de l’en­tre­prise.
  • l’ex­pé­ri­men­ta­tion pour s’ap­pro­prier en profon­deur les usages mais aussi les nouveaux modes de pensées les colla­bo­ra­tions, qu’ils induisent.

Et enfin le RH qui se réin­vente, sera en mesure de propo­ser des stra­té­gies, des projets et des outils qui vont favo­ri­ser cette accul­tu­ra­tion digi­tale des colla­bo­ra­teurs, des mana­gers, mais aussi des direc­tions dans son entre­prise.

Formation et transformation digitale

Un choc des cultures dans le domaine de la forma­tion

Abor­dons aussi l’im­pact du choc des cultures évoqué dans le quoti­dien des respon­sables de forma­tion, des forma­teurs, du monde de la forma­tion en géné­ral…

  • Pour commen­cer deux éléments récents sont venus forte­ment bous­cu­ler ces acteurs : l’un est struc­tu­rel et légis­la­tif, la réforme de la forma­tion appli­cable depuis 2015, 
  • l’autre n’est en appa­rence qu’une nouvelle moda­lité : le MOOC

Profes­sion­nels de la forma­tion et nouvelles pratiques digi­tales

Pour prendre une réfé­rence d’avant le digi­tal dans son livre « Petite Poucette », le vieux Monsieur Philo­sophe Michel Serre compare la tran­si­tion actuelle, aux boule­ver­se­ments de l’étape de l’in­ven­tion de l’écri­ture, ou de l’émer­gence de l’im­pri­me­rie. 

Acteurs majeurs de la rela­tion humaine, les acteurs de la forma­tion sont au cœur d’une profonde remise en ques­tion des pratiques. Ils sont aussi aux premières loges pour consta­ter l’évo­lu­tion des besoins et usages des formés. Par exemple :

  • Se former où, quand, et comme ils le souhaitent
  • L’at­tente d’une prise en compte de leur propre savoir et plus seule­ment de la trans­mis­sion descen­dante
  • L’ob­so­les­cence rapide de certaines infor­ma­tions face à l’ac­cès continu au web

A ceci s’ajoute l’évo­lu­tion des besoins de l’en­tre­prise :

  • Besoin d’ef­fi­ca­cité prou­vée de la forma­tion
  • Besoin de nouvelles compé­tences
  • Besoin de réduc­tion des coûts
  • etc…

Au travers cela, chacun des acteurs des métiers de la forma­tion place (ou fait évoluer) son curseur entre les posi­tions déjà évoquées des deux mondes.

Pour certains il s’agira de compo­ser avec 

  • La crainte de perdre la qualité de la rela­tion directe en salle de forma­tion
  • La confron­ta­tion aux incon­forts liés aux pratiques digi­tales
  • La remise en ques­tion de pratiques plus gestion­naires de forma­tion 

Bref, de nouveaux modèles émergent et là aussi les métiers de la forma­tion se trans­forment

L’ar­ri­vée du MOOC dans le paysage de la forma­tion

Arrivé il y a peu dans le paysage forma­tion, le MOOC (et ses décli­nai­sons) bous­cule. Bien au-delà d’une simple « nouvelle moda­lité péda­go­gique », cela lui vaut de contri­buer à l’appro­pria­tion cultu­relle et pratique du digi­tal dans les entre­prises.

Complé­men­taire des moda­li­tés clas­siques, son poten­tiel massif, quali­ta­tif, écono­mique, et aussi humain (au travers des anima­tions des commu­nau­tés d’ap­pre­nants) en fait un vecteur qui parti­cipe, qui faci­lite cette trans­for­ma­tion digi­tale

Pour conclure, en ayant un pied quoti­dien­ne­ment dans les deux mondes, je mesure ce que le monde « d’avant le digi­tal » pour­rait appor­ter au monde du digi­tal… Mais je mesure aussi forte­ment combien l’uni­vers digi­tal, la pensée star­tup notam­ment, peut appor­ter aux évolu­tions néces­saires du « monde d’avant le digi­tal »…

Bref en cohé­rence avec ce MOOC digi­tal RH, c’est dans l’in­ter­re­la­tion des deux, que les uns et les autres, nous contri­bue­ront à 

  • une coha­bi­ta­tion enri­chis­sante pour tous 
  • et à l’in­ven­tion des RH de demain… !

Alors à vous de jouer ! vous êtes au début d’une aven­ture passion­nante !

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