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Les valeurs du digi­tal – Première partie

Quelles sont aujour­d’hui les valeurs du digi­tal ? Simon Amiot revient pour vous sur les fonda­men­taux de la culture digi­tale.

Par Simon Amiot – Le 1 septembre 2016

Quelles sont aujour­d’hui les valeurs du digi­tal ? Simon Amiot revient pour vous sur les fonda­men­taux de la culture digi­tale. Il vous présente les nouveaux compor­te­ments qui consti­tuent la norme, mais aussi l’his­toire de cette culture mondia­li­sée.

Extrait de la vidéo de forma­tion : « Culture digi­tale »

Vous en enten­dez parler partout autour de vous : le digi­tal est bien plus qu’un phéno­mène de mode, ou même qu’une écono­mie basée sur le numé­rique. Le digi­tal est bel et bien une culture à part entière, et peut être aujour­d’hui la première culture mondiale, puisqu’elle est parta­gée à travers le globe. 

Mais comment défi­nir cette culture ? Quelles en sont les prin­ci­pales valeurs ? Dans cette vidéo, notre objec­tif sera de comprendre comment nos habi­tudes et nos atti­tudes se trans­forment avec le digi­tal.

Alors une culture c’est quoi ? Et bien c’est un ensemble de valeurs, de normes, d’ins­ti­tu­tions et d’objets spéci­fiques. Dans notre cas, les entre­prises du web et les équi­pe­ments numé­riques, forment en quelque sorte les insti­tu­tions et les objets de la culture digi­tale. Ici nous allons plutôt nous inté­res­ser aux valeurs et aux normes qui composent ce mouve­ment.


Les valeurs du digi­tal : la coopé­ra­tion

C’est incon­tes­table, il existe bien des valeurs du monde digi­tal. Tout le monde ne les partage pas, mais elles sont au coeur de nos nouvelles pratiques et motivent toutes les inno­va­tions qui viennent du digi­tal. Quelles sont ces valeurs ?

Tout d’abord La coopé­ra­tion. Elle s’illustre par exemple dans les wiki, ces sites Inter­net construits grâce au travail d’une foule de contri­bu­teurs béné­voles, dont l’exemple le plus connu est l’en­cy­clo­pé­die en ligne Wiki­pé­dia, à laquelle colla­borent des centaines de milliers d’in­ter­nautes dans le monde. Plus personne ne s’étonne que l’une des prin­ci­pales sources d’in­for­ma­tion de la planète se déve­loppe chaque jour grâce aux contri­bu­tions de cette foule d’ano­nymes, dont vous faîtes peut-être partie. C’était inima­gi­nable il y a encore 20 ans !

Autre exemple de coopé­ra­tion au sein du digi­tal le logi­ciel libre et le mouve­ment Open Source : ces logi­ciels gratuits, voire publics construits petit à petit par une commu­nauté d’in­for­ma­ti­ciens béné­voles. Vous connais­sez Fire­fox, le navi­ga­teur inter­net de Mozilla ? Et Linux, ce système d’ex­ploi­ta­tion concur­rent de Micro­soft ? Vous en avez déjà entendu parler ? Et bien ce sont deux logi­ciels libres extrê­me­ment utili­sés aujour­d’hui.

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La valeur trans­pa­rence

La trans­pa­rence est une autre valeur du digi­tal, étroi­te­ment liée à la coopé­ra­tion. Sur Inter­net, tout est public ou suscep­tible de le deve­nir. On expose sa vie ou ses opinions sur les réseaux sociaux ou sur des blogs, à la vue du monde entier ! Les insti­tu­tions publiques comme les états ou les villes se mettent à publier leurs infor­ma­tions écono­miques, finan­cières ou d’in­fra­struc­ture sur inter­net, c’est “l’open data”, litté­ra­le­ment les “données ouvertes”. 

Le code infor­ma­tique des logi­ciels “open-source” est public, afin que chacun puisse ajou­ter sa pierre à l’édi­fice. Des person­na­li­tés comme Julian Assange ou Edward Snow­den font trem­bler des états en publiant les infor­ma­tions des insti­tu­tions les plus secrètes. Des entre­prises enfin, comme Tesla, le fabri­cant de voiture élec­triques améri­cain, vont jusqu’à renon­cer à leur propriété intel­lec­tuelle et publier leurs brevets pour faci­li­ter l’in­no­va­tion autour de leurs tech­no­lo­gies !


Le prin­cipe de l’ho­ri­zon­ta­lité

Troi­sième valeur : l’ho­ri­zon­ta­lité. C’est à dire la possi­bi­lité donnée à chacun de contri­buer, d’ex­pri­mer son opinion, de parta­ger et d’in­fluen­cer la commu­nauté du monde virtuel hors de toute struc­ture hiérar­chique tradi­tion­nelle. De là découle l’im­por­tance accor­dée par les profes­sion­nels du marke­ting digi­tal aux avis des utili­sa­teurs. S’ils sont relayés massi­ve­ment par les réseaux sociaux, ces avis peuvent faire ou défaire une noto­riété dure­ment acquise ! 

De là aussi le phéno­mène de désin­ter­mé­dia­tion, c’est à dire de la fin des struc­tures inter­mé­diaires, rendues néces­saires par les orga­ni­sa­tions pyra­mi­dales. Dans le monde digi­tal, pas besoin de jour­na­liste pour diffu­ser de l’in­for­ma­tion, il suffit de passer par les réseaux sociaux. Pas besoin de banque, ni même de banque centrale, pour trans­fé­rer de l’ar­gent ! Le Bitcoin, la monnaie virtuelle, est basée sur des rapports directs entre ache­teur et vendeur. Pas besoin de banque non plus pour finan­cer son projet d’en­tre­prise ou artis­tique ! Les plate­formes de finan­ce­ment parti­ci­pa­tif, ou crowd­fun­ding, mettent en rapport direct des indi­vi­dus souhai­tant inves­tir, et d’autres ayant besoin d’ar­gent. Pas besoin d’hô­tels, enfin, pour trou­ver un héber­ge­ment dans une ville incon­nue : des plate­formes comme AirBnB mettent direc­te­ment en rela­tion les voya­geurs et les habi­tants ayant une place à offrir !


Valeurs du digital : l'horizontalité


La liberté d’ex­pres­sion

Parmi toutes les valeurs du digi­tal, la liberté d’ex­pres­sion appa­raît comme essen­tielle sur tous les espaces virtuels que sont les blogs et les réseaux sociaux. Celle-ci peut parti­ci­per à la chute de gouver­ne­ments comme on l’a vu lors du prin­temps arabe. Elle est telle­ment redou­tée par les régimes auto­ri­taires que ceux-ci n’hé­sitent pas à bloquer ces réseaux pour tenter de faire taire la contes­ta­tion. En Chine par exemple, Face­book est inac­ces­sible, et un réseau local, “weibo”, a été déve­loppé pour pallier ce manque. Cette liberté doit être proté­gée, notam­ment par ce qu’on appelle la neutra­lité du net, qui garan­tie que les four­nis­seurs d’ac­cès à Inter­net ne discri­minent pas les commu­ni­ca­tions de leurs utili­sa­teurs, mais demeurent de simples trans­met­teurs d’in­for­ma­tion.

Coopé­ra­tion, trans­pa­rence, hori­zon­ta­lité et liberté d’ex­pres­sion : voici donc les 4 valeurs fonda­men­tales de la culture digi­tale. Elles sont étroi­te­ment mêlées et complé­men­taires. Si vous y faites atten­tion, vous les retrou­ve­rez à diffé­rents niveaux dans tous les phéno­mènes digi­taux.


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