Le Prin­temps de la forma­tion

Valo­ri­ser ses forma­tions en interne et enga­ger les appre­nants

Comment rendre les forma­tions attrac­tives et le faire savoir ?

Par Pierre Monclos – Le 22 mai 2019

Ce que veulent les appre­nants c’est une plate­forme de forma­tion visuel­le­ment attrac­tive, intel­li­gente, compa­tible sur tout support, et qui leur confère un véri­table envi­ron­ne­ment d’ap­pren­tis­sage. Josh Bersin, Bersin Part­ners

Donner envie aux appre­nants d’al­ler au bout d’une forma­tion est, en effet, un défi plus que jamais d’ac­tua­lité dans la mission des respon­sables de la forma­tion en entre­prise. Même si la néces­sité de se former dans le contexte de trans­for­ma­tion digi­tale n’est plus à prou­ver, et que beau­coup s’ac­cordent sur le fait que la forma­tion permet de déve­lop­per l’em­ploya­bi­lité et l’épa­nouis­se­ment, rien n’est gagné. Tout ceci reste théo­rique si la forma­tion n’est pas enga­geante et qu’elle se trans­forme petit à petit en contrainte ou qu’elle tombe tout simple­ment dans l’ou­bli. Alors comment rendre les forma­tions attrac­tives et le faire savoir ?

Utili­ser les bons ingré­dients face à un appre­nant exigeant

Qui est l’ap­pre­nant d’aujour­d’hui ?

On lui recon­naît 3 carac­té­ris­tiques qui vont parti­cu­liè­re­ment nous inté­res­ser dans un contexte de la forma­tion :

  • Il a une capa­cité de concen­tra­tion qui est faible et son atten­tion a baissé au fil du temps Dans “La civi­li­sa­tion du pois­son rouge” de Bruno Patino on découvre un chiffre éton­nant. Les ingé­nieurs de Google ont réussi à calcu­ler la durée maxi­male de l’at­ten­tion d’un pois­son rouge : 8 secondes. Ces mêmes ingé­nieurs ont évalué la durée d’at­ten­tion de la géné­ra­tion des mille­nials, celle qui a grandi avec les écrans connec­tés : 9 secondes. Ces chiffres sont peut-être extrêmes et ne repré­sentent d’une partie de la popu­la­tion mais de manière plus clas­sique, la méthode Pomo­doro déve­lop­pée par Fran­cesco Cirillo à la fin des années 1980, incite à travailler par tranches de 25 min entre­cou­pées de pauses de 5 min. 25 min serait en effet le temps maxi­mum de concen­tra­tion au delà duquel la produc­ti­vité baisse.

  • Il a un emploi du temps chargé et bouge beau­coup, diffi­cile pour lui de consa­crer plusieurs jours entiers et consé­cu­tifs à une action de forma­tion, il a besoin de flexi­bi­lité et d’au­to­no­mie.

  • Il utilise de plus en plus de dispo­si­tifs digi­taux et se frotte à des tech­no­lo­gies de pointe quoti­dien­ne­ment. Son smart­phone est devenu un prolon­ge­ment de son bras et il a l’ha­bi­tude que les envi­ron­ne­ments UX* soient opti­mi­sés, simpli­fiés. 

On l’aura compris, l’ap­pre­nant a des besoins, des usages, des habi­tudes et ces notions doivent non seule­ment être prises en compte mais elle doivent être mises au centre des dispo­si­tifs péda­go­giques.

Qu’est-ce qui le séduit ?

Concer­nant les conte­nus, on entend souvent dire que certaines personnes sont visuelles, audi­tives et d’autres encore kines­thé­siques, c’est-à-dire qui sont sensibles à la percep­tion du mouve­ment. C’est faux !

En réalité, ce que les neuros­ciences montrent c’est que nous n’avons pas des styles d’ap­pren­tis­sage mais des préfé­rences. Certaines personnes se disent plus à l’aise avec les podcasts, d’autres sont des incon­di­tion­nels des sché­mas ou des images, et enfin certaines

affirment avoir besoin de toucher pour comprendre.

Dans un cycle de forma­tion, ce qui est impor­tant, ce n’est pas tant de repé­rer ce qui plaît aux uns et aux autres, mais c’est de four­nir de la diver­sité à l’en­semble des appre­nants quelles que soient leurs préfé­rences. Tout au long de votre forma­tion, vous pouvez propo­ser et alter­ner par exemple, des moments kinés­thé­siques, des moments audi­tifs ou des moments visuels, afin que tout le monde apprenne faci­le­ment.

La person­na­li­sa­tion est égale­ment un aspect déter­mi­nant pour géné­rer de l’en­ga­ge­ment. L’ap­pre­nant a besoin de sentir que la théma­tique, le contenu et le format corres­pondent exac­te­ment à ses besoins pour s’y consa­crer plei­ne­ment. Une tendance du digi­tal, l’adap­tive lear­ning ou appren­tis­sage adap­ta­tif, repré­sente d’ailleurs une nouvelle approche de l’édu­ca­tion. Elle consiste à ajus­ter l’ap­pren­tis­sage aux besoins indi­vi­duels de chaque appre­nant, grâce à des tech­no­lo­gies telles que l’in­tel­li­gence arti­fi­cielle. De manière plus basique, le fait de répondre aux demandes de forma­tion des colla­bo­ra­teurs avec des propo­si­tions de dispo­si­tifs cohé­rents et parcours adap­tés à leur profils est déjà une super étape ! Cela demande de rester en veille et de s’in­té­res­ser aux offres du marché mais aussi de récu­pé­rer les ressen­tis post-forma­tion afin de moni­to­rer en continu le niveau de qualité et de satis­fac­tion, nous y revien­drons !

Un autre boos­ter d’en­ga­ge­ment se cache dans la mise en pratique, la théo­rie a en effet tout inté­rêt à se fond dans la pratique. Cette mise en oeuvre favo­rise l’as­si­mi­la­tion et le trans­fert immé­diat des compé­tences dans l’en­vi­ron­ne­ment de travail, c’est scien­ti­fique­ment prouvé. Cela permet égale­ment à l’ap­pre­nant de consta­ter immé­dia­te­ment certains des effets concrets de son action de forma­tion et ainsi de l’an­crer dans un contexte réel aux béné­fices clairs, rien de mieux pour donner envie !

Mais que serait l’ap­pren­tis­sage sans l’hu­main ? Bien que les tendances du digi­tal lear­ning amènent de plus en plus de tech­no­lo­gie dans la forma­tion, le simple fait d’ap­prendre en groupe (pas forcé­ment sur toute la durée de la forma­tion) et de pouvoir inter­agir, confron­ter ses expé­riences, ses attentes, ses compré­hen­sions et incom­pré­hen­sions est un vecteur certes basique mais toujours aussi puis­sant de moti­va­tion.

La présence d’un tuteur est, de la même manière, à valo­ri­ser. C’est un véri­table gage de qualité. D’après l’étude ISTF publiée en 2019, la présence d’un tuteur au sein du dispo­si­tif péda­go­gique permet­trait de multi­plier par 2 les chances d’ob­te­nir un taux de parti­ci­pa­tion supé­rieur à 60% et serait le prin­ci­pal facteur de moti­va­tion pour aller au bout d’une forma­tion. 

Faire briller la forma­tion

Une fois que tous ces éléments ont été pris en compte et que l’offre de forma­tion propo­sée par l’en­tre­prise dispose de tous les atouts “attrac­ti­vité”, il faut le faire savoir en interne en portant haut et fort les couleurs de la forma­tion profes­sion­nelle.

Il faut notam­ment valo­ri­ser les béné­fices concrets, la loi « avenir profes­sion­nel » l’énonce clai­re­ment : l’objec­tif de la forma­tion est de déve­lop­per l’em­ploya­bi­lité tout au long de la vie profes­sion­nelle. En s’ins­cri­vant dans cette réflexion, les respon­sables de la forma­tion et plus large­ment l’em­ployeur a un nouveau discours tenir ainsi qu’un nouveau rôle de sensi­bi­li­sa­tion et d’ac­com­pa­gne­ment. 

L’en­tre­prise doit égale­ment rendre le sala­rié acteur de sa forma­tion, voici quelques pistes : 

  • Prendre en compte les demandes de forma­tion des colla­bo­ra­teurs et les accom­pa­gner dans leurs choix, et donc passer moins de temps sur la gestion admi­nis­tra­tive de la forma­tion.

  • Propo­ser un cata­logue de théma­tiques et de dispo­si­tifs de forma­tion riche et variée, visible par tous les colla­bo­ra­teurs, trop de sala­riés se plaignent d’offres interne de forma­tion complexes voir illi­sibles.

  • Favo­ri­ser l’ac­qui­si­tion de compé­tences direc­te­ment trans­fé­rable en situa­tion de travail, là où trop de forma­tion sont encore décon­nec­tée de la situa­tion réelle de travail.

  • Conce­voir des parcours de forma­tion person­na­li­sés, notam­ment en misant sur l’in­tra entre­prise lorsqu’il y a plusieurs colla­bo­ra­teurs à former.

  • Favo­ri­ser la colla­bo­ra­tion entre les services et impliquer direc­te­ment les mana­gers, et donc prévoir et prendre du temps pour cela.

Pour finir, l’éva­lua­tion de la forma­tion est égale­ment un excellent moyen de mettre en valeur de manière objec­tive les effets quali­ta­tifs et quan­ti­ta­tifs des actions de forma­tion. Ces mesures seront d’une précieuse aide dans un plan de commu­ni­ca­tion et de promo­tion interne par exemple.

*L’UX quali­fie l’ex­pé­rience globale ressen­tie par l’uti­li­sa­teur lors de l’uti­li­sa­tion d’une inter­face, d’un appa­reil digi­tal ou plus large­ment en inter­ac­tion avec tout dispo­si­tif ou service





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