Digi­tal lear­ning et forma­tion

Connais­sez-vous l’ap­port des neuros­ciences sur l’ap­pren­tis­sage ?

Stimu­ler sa mémoire ou prendre du plai­sir à apprendre, les apports des neuros­ciences sur l’ap­pren­tis­sage sont nombreux et peuvent nous aider à réus­sir.

Par Nadia Medjad – Le 26 avril 2018

Nadia Medjad est méde­cin de forma­tion. Elle a déve­lop­pée une exper­tise en neuro­pé­da­go­gie, c’est à dire la façon dont le cerveau apprend. L’ap­port des neuros­ciences sur l’ap­pren­tis­sage est très impor­tant. Cette disci­pline nous permet de mieux comprendre les méca­nismes de notre cerveau et la manière dont nous trai­tons et enre­gis­trons les infor­ma­tions.

                   

Le styles d’ap­pren­tis­sage sont-ils déter­mi­nants ?

Les styles d’ap­pren­tis­sage sont un neuro­mythe, c’est à dire une croyance erro­née sur le cerveau.On entend dire que certaine personne sont plutôt visuelles, d’autres plutôt audi­tives ou encore kines­thé­siques. En réalité, nous avons tous besoin des diffé­rents canaux. Nous avons certes des préfé­rences, mais nous avons besoin d’uti­li­ser diffé­rents canaux pour lais­ser des traces dans le cerveau. En c’est cela qui va condi­tion­ner l’ap­pren­tis­sage.

En revanche, chacun est unique dans sa façon d’ap­prendre et il est impor­tant de bien se connaître. C’est ce que l’on nomme la méta­cog­ni­tion et cela revient à apprendre à s’ob­ser­ver en train d’ap­prendre. Il est impor­tant d’ob­ser­ver la manière dont on intègre le mieux les appren­tis­sages. Par exemple, certains apprennent mieux le matin, alors que d’autres préfèrent la nuit. C’est impor­tant de respec­ter ces parti­cu­la­ri­tés là.

Pourquoi le plai­sir joue-t-il un rôle majeur dans l’ap­pren­tis­sage ?

Apprendre est à la fois stres­sant et fati­guant. Le cerveau apprend par un système d’es­sai-erreur. Quand on commet une erreur, cela envoie un signal désa­gréable au cerveau pour nous inci­ter à ne pas y retour­ner. Par contre quand on réus­sit, on reçoit un signal agréable et cette sensa­tion de plai­sir va nous inci­ter à aller plus loin.

Les neuros­ciences nous enseignent que le plai­sir d’ap­prendre va venir compen­ser les moments d’er­reurs inévi­tables qui ne sont pas très agréables. Et ce n’est pas par hasard si chez toutes les espèces, l’homme y compris, le petit apprend en jouant. Le jeu va stimu­ler les sens en entraî­nant un apport impor­tant de plai­sir qui va faci­li­ter et renfor­cer l’ap­pren­tis­sage. C’est aussi pour cela que les histoires que l’on a entendu enfant, on les retient toute sa vie. Comme on a eu des sensa­tions, comme on a eu des émotions, on a pu impri­mer un souve­nir durable.

Comment les neurosciences peuvent nous aider à apprendre ?

3 idées clefs issues des neuros­ciences pour être effi­cace dans son appren­tis­sage

  • Faci­li­ter l’at­ten­tion

Pour stimu­ler son atten­tion, il faut éviter le multi­tas­king. Pour bien apprendre, il est impor­tant de ne faire qu’une seule chose à la fois. Il est égale­ment impor­tant de faire des pauses régu­lières pour repo­ser son cerveau.

  • Stimu­ler la mémoire

La mémoire est un élément impor­tant dans l’ap­pren­tis­sage. A chaque idée nouvelle, il faut faire un travail de lien avec ce que l’on sait déjà. Cela va permettre aux nouvelles traces de se relier à des traces anciennes et plus solides qui vont faci­li­ter la mémo­ri­sa­tion.

Pour mémo­ri­ser, il est égale­ment impor­tant de faire des efforts. Il vaut mieux partir d’une page blanche et essayer de se rappe­ler ce qu’on a appris, plutôt que de relire un texte déjà écrit. Quand on fait l’ef­fort de se rappe­ler, même si l’on ne retrouve rien, ça va quand même fonc­tion­ner car au moment de lire la solu­tion, on va impri­mer plus profon­dé­ment.

Enfin il est essen­tiel de mémo­ri­ser par espa­ce­ment crois­sant, c’est à dire rappro­ché au début et plus espacé au fur et à mesure que la trace neuro­nale se conso­lide.

  • Entre­te­nir sa moti­va­tion

Pour travailler sa moti­va­tion, il est impor­tant d’ap­prendre à gérer son stress. Les exer­cices respi­ra­toires sont très effi­caces pour cela. Il faut les pratiquer tous les jours pour instau­rer une régu­la­rité

Pour garder la moti­va­tion, il est essen­tiel de deman­der des clari­fi­ca­tions dès que l’on ne comprend pas. Ne pas comprendre quelque-chose lorsque l’on apprend, c’est stres­sant.

Ensuite, il est égale­ment impor­tant de récla­mer du feed­back pour les choses que vous faites bien et celles qui vous posent des diffi­cul­tés. 

Enfin, il ne faut pas oublier de célé­brer ses succès. C’est le feed­back final en quelque sorte. On a réussi quelque chose, il est donc impor­tant de marquer le coup et de rechar­ger les batte­ries.

Une dernière recom­man­da­tion à ne pas oublier

Pour favo­ri­ser l’ap­pren­tis­sage, il est capi­tal de prendre soin de son corps de deux façons :

  • premiè­re­ment l’exer­cice physique car cela favo­rise la crois­sance neuro­nale en oxygé­nant le cerveau ;

  • deuxiè­me­ment le sommeil : il est impor­tant de dormir correc­te­ment car on apprend durant son sommeil.

Voilà les apports essen­tiels des neuros­ciences sur notre capa­cité à apprendre et à enre­gis­trer les connais­sances nouvelles. Alors n’ou­bliez pas, le plai­sir tient une place centrale dans votre cursus d’ap­pren­tis­sage. Pour mieux apprendre, il faut prendre du plai­sir et stimu­ler sa moti­va­tion.

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