Digi­tal lear­ning et forma­tion

Des classes virtuelles aux live lear­ning plat­forms : tous en synchrone !

La pers­pec­tive d’as­sis­ter à des classes virtuelles peut sembler rébar­ba­tive aux appre­nants. Alors, comment assu­rer que l’en­ga­ge­ment soit au rendez-vous ?

Par Gaëlle Féchant-Garnier – Le 3 novembre 2022

Après deux ans de visio­con­fé­rences tout azimut, la pers­pec­tive d’as­sis­ter à des classes virtuelles peut sembler rébar­ba­tive aux appre­nants. Alors, comment assu­rer que l’en­ga­ge­ment soit au rendez-vous ?Focus dans cet article sur la péda­go­gie de l’en­ga­ge­ment, les outils d’an­crage et la mise en pratique via une live lear­ning plat­form. 

Cet article est issu du contenu de la Master­class ”Les tendances du Digi­tal Lear­ning” animée par Gaëlle Féchant-Garnier et Philippe Lacroix.

Synchrone et Digi­tal Lear­ning

Le synchrone est une des parties les plus précieuses de l’ap­pren­tis­sage : c’est une phase indis­pen­sable d’in­ter­ac­tion, d’ex­pé­ri­men­ta­tion et de confron­ta­tion des idées.

Cepen­dant, le distan­ciel synchrone (= la classe virtuelle) peut se confron­ter à des diffi­cul­tés d’enga­ge­ment des appre­nants. Devant un écran, on atteint vite un moment de trop-plein, où l’on a envie de passer à autre chose. 

Là où les acti­vi­tés synchrones en présen­tiel sont régies par les règles du théâtre clas­sique – unité de temps, de lieu et d’es­pace –, le Digi­tal Lear­ning vient boule­ver­ser ces règles et permet d’autres moda­li­tés d’in­ter­ac­tions, de situa­tions et de modes d’an­crages. 

La classe virtuelle n’est pas une visio de plus qui vient s’ajou­ter à un agenda déjà bien chargé : elle a une inten­tion claire, qui est de former. Elle s’ap­puie sur des outils numé­riques, des fonc­tion­na­li­tés supplé­men­taires qui permettent d’or­ga­ni­ser et de gérer les acti­vi­tés de forma­tion synchrones : la live lear­ning plat­form.

Les dispo­si­tifs numé­riques révèlent véri­ta­ble­ment leur inté­rêt en forma­tion. Autre­fois, on les consi­dé­rait comme acces­soires, avec un côté “gadget”, pour rendre la forma­tion plus attrac­tive. Aujour­d’hui, ils sont démo­cra­ti­sés, et tout le monde comprend l’in­té­rêt réel d’uti­li­ser une pano­plie d’ou­tils pour réali­ser une forma­tion, en parti­cu­lier une forma­tion à distance.

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Qu’est-ce qu’une live lear­ning plat­form ?

La live lear­ning plat­form est un dispo­si­tif qui a pour prin­ci­pal objec­tif de renfor­cer l’in­ter­ac­ti­vité et les inter­ac­tions en présen­tiel comme en classe virtuelle. 

Elle peut prendre plusieurs formes :

  • une plate­forme unique qui offre toute une palette de fonc­tion­na­li­tés néces­saires à la gestion, l’or­ga­ni­sa­tion et la mise en œuvre d’un certain nombre d’ou­tils péda­go­giques ;

  • ou une collec­tion d’ou­tils que l’on va arti­cu­ler dans un dispo­si­tif qui permet de porter un parcours de forma­tion.

La live lear­ning plat­form faci­lite le multi­mo­dal : elle offre un conti­nuum qui permet, avant même de commen­cer la forma­tion, d’avoir toutes les infor­ma­tions et de commu­niquer faci­le­ment. 

À savoir que si l’on ne dispose pas de cette plate­forme unique, on peut tout à fait compen­ser par les moyens de commu­ni­ca­tion et d’in­for­ma­tion clas­siques.

Live lear­ning plat­form et LMS : quelles diffé­rences ?

Le LMS (Lear­ning Mana­ge­ment System) est une solu­tion de gestion et de diffu­sion des forma­tions. Certains LMS sont dotés d’ou­tils de créa­tion de conte­nus, d’ani­ma­tion ou de colla­bo­ra­tion qui permettent de renfor­cer l’en­ga­ment du parti­ci­pant. 

Ces fonc­tion­na­li­tés viennent dyna­mi­ser l’ani­ma­tion classe virtuelle par : 

  • des jeux péda­go­giques qui apportent de la diver­sité,

  • des quiz utili­sés à des moments clés de l’ani­ma­tion pour inter­pel­ler sur une notion, relan­cer l’at­ten­tion, véri­fier certains acquis,

  • des sondages dont les résul­tats immé­diats peuvent guider le forma­teur dans les besoins ou les attentes des parti­ci­pants,

  • des outils de brains­tor­ming ou de colla­bo­ra­tion qui vont favo­ri­ser les inter­ac­tions entre les parti­ci­pants.

Si votre LMS ne comprend pas toutes ces fonc­tion­na­li­tés, ou si vous n’avez pas de LMS, vous avez besoin de consti­tuer votre propre live lear­ning plat­form, en agré­geant des outils complé­men­taires capables de suivre dans la durée et orga­ni­ser la forma­tion avec des moda­li­tés et des outils péda­go­giques. 

Que faire avec une live lear­ning plat­form ?

Animer et augmen­ter les acti­vi­tés présen­tielles

La live lear­ning plat­form n’est pas réser­vée aux usages distan­ciels : on peut avoir besoin d’épi­cer, d’ha­biller le présen­tiel avec des outils digi­taux (sondage, quiz ou acti­vi­tés digi­tales inter­ac­tives en sous-grou­pe…).

Gérer les acti­vi­tés distan­cielles asyn­chrones et synchrones

Atten­tion, il ne faut pas oppo­ser présen­tiel et distan­ciel : l’an­to­nyme de présence, c’est absence, et non pas distance.

Pour éviter le senti­ment d’iso­le­ment que induire le distan­ciel, il faut que l’ap­pre­nant sente la présence des autres. C’est le reproche que l’on fait souvent au distan­ciel : on est tout seul devant son écran. Mais on ne se sent pas tout seul si on a orga­nisé la présence à distance.

C’est ce que doit permettre la live lear­ning plat­form : favo­ri­ser les échanges et penser le parcours péda­go­gique en fonc­tion de la distance.

À lire aussi : Pourquoi et comment les entre­prises forment leurs sala­riés à distance ?

Accom­pa­gner et mesu­rer la progres­sion indi­vi­duelle et collec­tive

Les forma­tions à distance sont en géné­ral cadrées dans le temps : le groupe démarre et finit la forma­tion selon des dates défi­nies et connues à l’avance. Mais avec le Digi­tal Lear­ning, les appre­nants peuvent aussi avan­cer à leur rythme de façon asyn­chrone. 

Cela demande donc un double suivi : il faut que le groupe puisse avan­cer de façon collec­tive, pour pouvoir par exemple plani­fier une classe virtuelle et que tout le monde soit au même niveau, mais il faut aussi gérer l’avan­ce­ment indi­vi­duel et éviter les décro­chages.

La live lear­ning plat­form doit permettre au forma­teur de pouvoir donner une impul­sion au départ, d’in­suf­fler une éner­gie et de main­te­nir l’at­ten­tion tout au long du parcours. Par exemple, propo­ser un quiz en démar­rage d’une classe virtuelle peut permettre de s’as­su­rer de l’ho­mo­gé­néité de l’avan­ce­ment ou ajus­ter son anima­tion pour propo­ser quelques rappels aux parti­ci­pants poten­tiel­le­ment en retard.

Favo­ri­ser les échanges entre parti­ci­pants / experts

Si chacun est capable d’ap­prendre seul, échan­ger permet de déce­ler les erreurs possibles, de recti­fier des mauvaises inter­pré­ta­tions ou incom­pré­hen­sions. On a besoin des autres – forma­teur et appre­nants – pour confron­ter ses points de vue, lever les freins de compré­hen­sion et progres­ser serei­ne­ment

Les outils et fonc­tion­na­li­tés de la live lear­ning plat­form visent à favo­ri­ser les échanges, pour que les appre­nants puissent s’ex­pri­mer et pour que le forma­teur puisse obser­ver les déca­lages et les erreurs.

Auto­ri­ser l’en­traî­ne­ment, l’ex­pé­ri­men­ta­tion

Il n’y a qu’en se confron­tant à la réalité de la mise en œuvre de ce qu’on vient d’ap­prendre qu’on peut ancrer dura­ble­ment les savoirs, savoir-faire et savoir-être. La mise en pratique permet de déce­ler les erreurs, les anoma­lies, les pièges, les incom­pré­hen­sions et se rendre compte si l’on a acquis la compé­tence ou non, si on est prêt à l’uti­li­ser au quoti­dien.

La live lear­ning plat­form est un levier d’en­ri­chis­se­ment des situa­tions d’ex­pé­ri­men­ta­tions, de mise en pratique via diffé­rents outils. L’uti­li­sa­tion d’un outil de travail colla­bo­ra­tif peut ainsi opti­mi­ser l’ef­fi­ca­cité d’une acti­vité de cas pratique ou de mise en situa­tion par une réflexion commune du groupe de parti­ci­pants.

Quelques outils qui peuvent compo­ser une live lear­ning plat­form

Beau­coup d’ou­tils permettent d’ani­mer et d’en­ri­chir ces temps synchrones et asyn­chrones. Mais atten­tion : ces outils ne sont rien s’ils ne sont pas inté­grés à une stra­té­gie péda­go­gique pensée en amont de la forma­tion. 

Pour le présen­tiel augmenté

Des appli­ca­tions et logi­ciels permettent de mettre en place des acti­vi­tés comme la compé­ti­tion en équipe, le brains­tor­ming, les nuages de mots…

  • Klaxoon

  • Kahoot

  • Wooclap

Pour les classes virtuelles

En règle géné­rale, la classe virtuelle en soi est déjà un bon outil parce qu’elle donne la capa­cité au forma­teur ou au groupe de faire un accom­pa­gne­ment péda­go­gique plus rappro­ché. Ce moment de conni­vence et d’ob­ser­va­tion change tout pour l’ap­pre­nant.

La plupart des outils de classes virtuelles comme Webex ou Adobe Connect ont les fonc­tion­na­li­tés indis­pen­sables : chat, ques­tions… que vous pouvez utili­ser en direct, pour ne pas sortir de l’uni­vers de la classe virtuelle et éviter de complexi­fier l’ex­pé­rience des appre­nants.

Pour les échanges entre parti­ci­pants 

On pense évidem­ment au chat, au forum, à la messa­ge­rie qui peuvent être incluse dans votre LMS ou dans votre plate­forme de forma­tion, mais si vous n’en avez pas, vous pouvez tout aussi simple­ment utili­ser un groupe What­sapp, envoyer des sms ou appe­ler les appre­nants.

Pour l’en­traî­ne­ment et l’ex­pé­ri­men­ta­tion

C’est souvent une pièce manquante des forma­tions à distance. À bien distin­guer d’avec l’éva­lua­tion : l’idée ici n’est pas d’at­tri­buer une note. L’ou­til doit pouvoir permettre de mettre en place des exer­cices qui incluent : 

  • la possi­bi­lité de refaire,

  • des indices,

  • du feed­ba­ck…

En tant que forma­teur, il faut penser à inté­grer des petits pièges qu’on connaît, qu’on a vu sur le terrain ; cela permet d’iden­ti­fier les moments où les appre­nants ont besoin d’être aidés et de pouvoir donner du feed­back en expliquant l’ori­gine de l’er­reur.

La sélec­tion de Philippe Lacroix 

En salle ou à distance, lors des moments synchrones ou asyn­chrones, Philippe Lacroix vous partage ses outils chou­chous :

  • acti­vi­tés type sondages, nuages de mots, post its : Wooclap

  • compé­ti­tion, chal­lenges de groupes : Kahoot

Un conseil pour finir : ne cher­chez pas la perfec­tion péda­go­gique. Un parcours de forma­tion hybride aura forcé­ment des défauts et ne sera pas adapté à 100% des appre­nants. Cela peut cepen­dant être compensé par les temps d’échanges et de présence.

Pour en savoir plus sur le sujet, consul­tez gratui­te­ment le replay de notre Master­class.

Master­class : les tendances du Digi­tal Lear­ning

Des classes virtuelles aux live lear­ning plat­forms : tous en synchrone !

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