Le coin des experts

Apprendre à coder, c’est « une manière de prendre sa carrière en main »

Les algo­rithmes nous entourent, nous les fréquen­tons au quoti­dien. Pour­tant, très peu de Français comprennent ce qu’il se passe derrière les écrans.

Par Pierre Monclos – Le 12 juillet 2017

Les algo­rithmes nous entourent, nous les fréquen­tons au quoti­dien : pour beau­coup de Français, allu­mer son smart­phone est la première action de leur jour­née, et son écran est bien souvent la dernière chose qu’ils voient avant de fermer les paupières. Pour­tant, très peu d’entre eux comprennent ce qu’il se passe derrière les écrans. Depuis la rentrée 2016, les collé­giens y sont initiés dans leurs cours de mathé­ma­tiques ou de tech­no­lo­gie. Mais pour les adultes, il n’est pas trop tard : mais que faut-il apprendre ? Suffit-il de s’ini­tier et de comprendre la culture numé­rique ? Ou bien faut-il apprendre à coder dans un langage et si oui lequel ?  Unow lance une forma­tion qui vous permet­tra une première initia­tion au code et vous donnera des premières clés pour comprendre comment se mènent les projets infor­ma­tiques et échan­ger avec des déve­lop­peurs : « Vis ma vie de déve­lop­peur ». 5 ques­tions à Romain Will­mann, expert de cette forma­tion.


Comment as-tu décou­vert le code ?


Un peu par hasard, quand j’avais quatorze ans. Mes parents avaient un ordi­na­teur et je m’en servais essen­tiel­le­ment pour jouer. Avec le temps, j’ai eu envie de comprendre comment il fonc­tion­nait, ce qu’il y avait à l’in­té­rieur.

Je suis donc allé au rayon infor­ma­tique de la FNAC et ai pris un livre un peu au hasard sur le sujet. Il s’agis­sait d’un manuel de program­ma­tion sur un outil nommé Micro­soft .NET. J’ai appris les grandes bases du déve­lop­pe­ment avec puis me suis réorienté vers d’autres langages de program­ma­tion, Python et JavaS­cript. La program­ma­tion est très addic­tive : il y a toujours de nouveaux concepts à décou­vrir, de nouveaux outils qui appa­raissent. Une fois que le premier pas est fait, c’est dur de s’ar­rê­ter !

C’est comme ça que j’ai écrit mes premiers programmes, ai monté des sites web et forme aujour­d’hui à la program­ma­tion.


Pourquoi est-ce essen­tiel selon toi de maîtri­ser les bases du code dans le monde profes­sion­nel d’aujour­d’hui ?

Tout simple­ment parce que nous évoluons dans un envi­ron­ne­ment qui devient de plus en plus tech­nique ! L’in­for­ma­tique moderne est appa­rue dans les années 50 et il y a aujour­d’hui peu d’ac­ti­vi­tés qui n’ont pas été trans­for­mées par le numé­rique.

Le problème, c’est que les struc­tures de forma­tion n’ont pas évolué aussi rapi­de­ment et que les gens ne s’en rendent pas néces­sai­re­ment compte. Ceci m’a parti­cu­liè­re­ment frappé lors de mes forma­tions auprès de Mille­nials : on dit souvent que les nouvelles géné­ra­tions sont des digi­tal natives. Cette expres­sion masque souvent une réalité bien diffé­rente : il y a une vraie diffé­rence entre consom­mer de la tech­no­lo­gie, que ce soit un Ipad ou Snap­chat, et comprendre comment elle marche, comment la maîtri­ser. L’au­to­mo­bile est ainsi appa­rue durant la seconde moitié du XIXième siècle et nous devons toujours apprendre à conduire ! De la même manière, le digi­tal n’est pas inné.

Maîtri­ser les bases du code me semble néces­saire pour comprendre les outils infor­ma­tiques et les nouveaux usages qu’ils font appa­raître. Maîtri­ser des domaines comme le webmar­ke­ting ou encore le marke­ting program­ma­tique est par exemple beau­coup plus simple si l’on sait comment fonc­tionne le Web, ce qu’est un serveur et ainsi de suite. C’est une manière de prendre sa carrière en main.


Logique, mathé­ma­tiques, créa­ti­vité ? Quelles sont les prin­ci­pales quali­tés d’un déve­lop­peur selon toi ?

La program­ma­tion fait appel à un mélange de logique et de créa­ti­vité, qui est parfois dési­gné par le terme anglais de compu­tio­nal thin­king. Ce domaine emprunte égale­ment à d’autres sciences, comme les mathé­ma­tiques ou la linguis­tique. En forçant le trait, on peut dire que program­mer, c’est écrire du code, corri­ger ses erreurs et faire des expé­ri­men­ta­tions. Et ce, jusqu’à ce que votre programme fonc­tionne comme souhaité.

Un bon déve­lop­peur doit donc tout d’abord faire preuve de rigueur dans son travail : une virgule mal placée peut en effet avoir des consé­quences désas­treuses ! Ensuite, c’est une personne qui doit recher­cher en perma­nence ses erreurs, essayer d’amé­lio­rer un programme, iden­ti­fier et corri­ger ce qui peut mal tour­ner. Cette démarche néces­site une humi­lité certaine vis-à-vis de son travail et une grande ouver­ture d’es­prit.


Si on veut apprendre : par où commen­cer, quel langage, pour apprendre à faire quoi ?

C’est une bonne ques­tion car il y a plus de 2000 langages de program­ma­tion aujour­d’hui ! Cette frag­men­ta­tion vient du fait que les langages de program­ma­tion sont des outils spécia­li­sés. Ils ont chacun leur raison d’être, leurs avan­tages et leurs limites. Toute­fois, ils reposent tous sur de grands concepts communs, comme les boucles, les condi­tions, que l’on retrouve dans la majo­rité des langages. Il n’y a donc pas réel­le­ment de bon ou de mauvais langage pour apprendre à coder.

S’il fallait cepen­dant rete­nir un seul langage, je choi­si­rai JavaS­cript. Ce langage sert à créer des appli­ca­tions Web. Il a l’avan­tage d’être rela­ti­ve­ment facile d’ac­cès pour décou­vrir la program­ma­tion et est très utilisé dans le monde profes­sion­nel.


Les déve­lop­peurs travaillent avec des méthodes bien parti­cu­lières (SCRUM par exemple) : est-ce qu’ap­prendre le code permet aussi de faire évoluer son quoti­dien profes­sion­nel plus large­ment ?

La maîtrise des métho­do­lo­gies de déve­lop­pe­ment comme l’Ex­treme Progra­ming ou l’in­té­gra­tion conti­nue est d’ailleurs ce qui distingue les déve­lop­peurs amateurs des profes­sion­nels. Je consi­dère qu’aujour­d’hui, le code est l’équi­valent de ce qu’était autre­fois le latin : une sorte de langue univer­selle. Apprendre à coder permet donc une meilleure compré­hen­sion des équipes tech­niques et des enjeux spéci­fiques au déve­lop­pe­ment.



Forma­tion « Vis ma vie de déve­lop­peur »

Aidez vos colla­bo­ra­teurs à décou­vrir les rouages de la trans­for­ma­tion digi­tale

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