Agents IA et formation : quelle place pour l’humain dans ce nouvel équilibre ?

Et si intégrer l’IA en formation ne consistait pas à remplacer l’humain, mais à mieux le valoriser ?
C’est la conviction partagée lors du webinaire animé par Pierre Monclos (Unow) et Raphaël Droissart (Edflex), dans le cadre du Printemps de la Formation. En explorant le rôle croissant des agents conversationnels dans les parcours de formation, ils ont mis en lumière un point clé : la technologie est une opportunité, mais l’humain reste au cœur de l’expérience apprenante.

Dans cet article, nous revenons sur les réflexions partagées autour de la complémentarité entre IA et accompagnement humain. Comment évolue le rôle du formateur ? Quelle place pour les managers et les RH ? Et pourquoi l’humain reste indispensable, même dans les dispositifs les plus automatisés ?

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Repenser les rôles dans les dispositifs de formation

L’introduction d’agents conversationnels dans les parcours de formation change la donne. Ces IA capables d’interagir, de poser des questions, de reformuler ou d’analyser des réponses offrent une nouvelle dimension à l’apprentissage. Mais cette évolution ne rend pas le formateur obsolète. Au contraire, elle redéfinit son rôle.

Plutôt que de transmettre un contenu figé, le formateur devient un facilitateur : il aide à prendre du recul, à structurer la réflexion, à relier les apports à la réalité du terrain. L’IA prend en charge les tâches répétitives, les simulations, les feedbacks standardisés, tandis que le formateur intervient là où l’intelligence émotionnelle, l’analyse fine ou l’expérience humaine sont essentielles.

Dans cette logique, le style pédagogique doit lui aussi évoluer. Il ne s’agit plus de simplement “ajouter une IA” dans un parcours, mais de réfléchir à une véritable orchestration entre IA et humain, pour tirer parti du meilleur des deux.

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L’humain reste un repère clé pour l’apprenant

Même si l’agent IA peut être un bon coach technique ou un simulateur efficace, il ne peut pas se substituer à l’empathie, à la reconnaissance ou à la validation sociale qu’apporte un formateur ou un pair. Pour progresser durablement, l’apprenant a besoin de se sentir écouté, compris, valorisé.

L’IA encourage la pratique autonome, mais c’est souvent le feedback humain qui donne du sens à l’effort fourni. De nombreux apprenants expriment d’ailleurs ce besoin d’être “reconnus” dans leur progression, au-delà d’un score ou d’un message automatique. Dans cette dynamique, l’agent conversationnel joue un rôle important, mais il n’est qu’un maillon de l’expérience globale.

L’IA peut faire émerger des prises de conscience, mais c’est souvent un échange humain qui permettra d’ancrer durablement un changement de posture ou une compétence comportementale.

Managers, formateurs, RH : des relais essentiels à activer

Un dispositif de formation intégrant l’IA ne se suffit pas à lui-même. L’engagement des apprenants repose sur un environnement humain activé et cohérent. Cela implique d’impliquer les parties prenantes dans la mise en œuvre : managers de proximité, responsables formation, formateurs internes…

Ces acteurs ont un rôle clé à jouer pour donner du sens, accompagner l’usage, lever les freins et encourager la progression. Un manager qui relaie les messages de l’agent IA, qui commente une simulation ou qui valorise une initiative d’apprentissage renforce considérablement l’impact du dispositif.

Autrement dit : plus la technologie avance, plus l’accompagnement humain devient stratégique.

Dans le webinaire, Pierre Monclos et Raphaël Droissart insistent sur un point : il est indispensable de former ces acteurs à interagir avec les outils d’IA, à interpréter les retours, à guider les apprenants dans un usage raisonné et productif. Ce sont eux qui créent le lien entre l’outil et le terrain.

Ce que l’IA et l’humain font de mieux : deux approches complémentaires

Le schéma ci-dessous met en évidence les atouts respectifs de l’intelligence artificielle et de l’accompagnement humain dans un parcours de formation.
Loin de s’opposer, leurs rôles s’enrichissent mutuellement.

L’IA conversationnelle brille par sa capacité à être disponible à tout moment, à simuler des situations variées, à fournir un feedback immédiat et à s’appuyer sur une grande quantité de données pour proposer des pistes d’amélioration structurées.

L’humain, quant à lui, reste irremplaçable pour créer du lien, détecter les signaux faibles (non-dits, émotions), motiver dans la durée et renforcer la confiance par la reconnaissance de l’effort.

En misant sur cette alliance, les dispositifs de formation gagnent en impact, en engagement et en personnalisation.

Ce duo IA + humain ouvre la voie à des dispositifs plus souples, plus inclusifs et mieux adaptés aux rythmes de chacun. À condition de penser les rôles en amont et de poser un cadre d’usage clair, l’agent conversationnel devient un véritable levier d’apprentissage.

L’IA permet de pratiquer, de tester, de progresser. L’humain permet de grandir, de s’aligner, de s’engager. Ce n’est pas une opposition, mais une alliance. Les entreprises qui réussiront à orchestrer cette complémentarité offriront à leurs collaborateurs des expériences de formation à la fois modernes, motivantes et profondément humaines.