Transformation IA : les signaux faibles à ne pas sous-estimer
Et si vous étiez déjà en train de prendre du retard ?
Par Magali Mezerette – Le 30 septembre 2025
Et si vous étiez déjà en train de prendre du retard ?
L’IA générative continue de se diffuser dans les entreprises. Mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, les transformations les plus profondes ne sont pas toujours les plus visibles.
C’est l’un des constats partagés lors de notre webinaire du 18 septembre 2025, co-animé avec Tomorrow Theory, sur les actualités et tendances clés de la rentrée IA.
Au-delà des grandes annonces technologiques (GPT-5, Copilot, Mistral…), ce sont souvent des signaux faibles qui révèlent le véritable niveau de maturité des organisations :
l’émergence d’agents IA autonomes,
la structuration du pilotage des usages,
le rôle de relais métiers formés à l’IA,
ou encore la montée en puissance des compétences humaines dans un environnement outillé.
Dans cet article, nous revenons sur ces signaux faibles à ne pas sous-estimer, pour toutes les directions RH, Innovation et Digital qui souhaitent transformer leur entreprise sans subir la vague IA.
L’émergence des agents IA : plus qu’un simple buzzword
Ces derniers mois, le mot “agent” s’est imposé dans le lexique IA des directions digitales, innovation ou RH. Mais que recouvre-t-il vraiment ? Et surtout, qui l’expérimente déjà, au-delà des slides de conférence ou des annonces produits de Microsoft et OpenAI ?
La distinction est essentielle :
Un assistant IA agit uniquement sur demande : il vous aide à rédiger un texte, analyser un tableau, résumer une réunion.
Un agent IA, lui, agit en autonomie dans un cadre défini : il prend une décision, enclenche une action, ou interagit avec d’autres outils sans intervention humaine à chaque étape.
Cette bascule n’est pas anodine. Elle suppose :
De structurer un workflow clair
D’accorder à l’IA un niveau d’autonomie raisonné
De sécuriser les accès aux données, les validations et la supervision humaine
C’est précisément ce que certaines entreprises commencent à mettre en place. Pas forcément via un plan global, mais souvent à travers des expérimentations ciblées sur des tâches à forte valeur ajoutée ou à fort volume.
Des exemples concrets évoqués dans le webinaire :
Un agent IA RH, développé avec Unow, capable de répondre aux questions internes des collaborateurs sur les dispositifs de formation. Il mobilise des documents internes (contrats de travail, catalogue formation, politique RH) pour proposer des réponses contextualisées.
Dans d’autres entreprises, des agents commencent à être intégrés dans les fonctions commerciales (préparation d’appels, qualification de leads) ou financières (génération de reporting, alertes sur indicateurs).
Ces cas d’usage restent marginaux à l’échelle du marché. Mais ils constituent un signal faible que les entreprises les plus matures ont déjà capté :
L’enjeu n’est plus d’avoir une IA “intelligente”, mais de savoir dans quel cadre précis lui confier de l’autonomie.
Ceux qui construisent aujourd’hui leurs premiers agents ne cherchent pas à aller plus vite que les autres.
Ils cherchent à structurer en profondeur leur façon de travailler avec l’IA. Et c’est ce qui les rend plus avancés, silencieusement.
À lire aussi : Agents IA et formation : quelle place pour l’humain dans ce nouvel équilibre ?
Le ROI de l’IA : un tabou révélateur
Dans bien des entreprises, l’adoption de l’IA générative s’est accélérée… mais souvent sans mesurer ce qu’elle rapporte réellement.
On déploie Copilot ou ChatGPT en interne, on expérimente, on communique parfois — mais le retour sur investissement reste flou.
Et pour cause :
Les gains sont souvent diffus (gain de temps, confort, agilité)
Les usages sont inégaux d’un service à l’autre
Le suivi est rarement structuré : peu d’indicateurs, peu d’analyse d’impact
Ce silence autour du ROI n’est pas anodin. Il révèle une immaturité dans le pilotage, même là où les outils sont déjà présents.
À l’inverse, certaines entreprises commencent à s’emparer de la question. Elles ne cherchent pas un ROI spectaculaire, mais un pilotage réaliste et opérationnel.
Une entreprise a analysé les usages réels de Copilot 365 et constaté qu’une partie des licences était sous-utilisée. Résultat : réduction de 30 % du parc de licences, mais renforcement des formations ciblées pour les métiers où l’impact est concret.
Une approche à la fois économique, pédagogique… et stratégique.
Les entreprises les plus avancées commencent ainsi à :
Mettre en place des enquêtes internes sur la valeur perçue des outils IA
Identifier les cas d’usage les plus fréquents (et les plus efficaces)
Réajuster leurs déploiements en fonction des usages réels, pas des projections
Le vrai signal faible, ici, ce n’est pas la généralisation des outils IA, c’est la capacité à en évaluer sobrement l’impact, sans céder à l’effet de mode.
La montée en puissance des “référents IA” métier
L’IA ne transforme pas une organisation de l’extérieur. Elle transforme les métiers de l’intérieur, par des usages concrets, adaptés, portés par ceux qui font.
Et c’est là qu’un nouveau rôle émerge discrètement dans les entreprises : le référent IA métier.
Ni expert technique, ni simple utilisateur, ce collaborateur joue un rôle d’interface : il comprend les enjeux de son métier et les potentialités de l’IA. Il identifie des cas d’usage, teste, formalise, partage.
C’est souvent lui qui initie les premiers pas concrets vers une adoption utile.
Exemple : Le programme “Ambassadeurs IA” déployé avec Aésio Mutuelle
• 16 activateurs IA formés et mobilisés sur 12 sites administratifs
• Chaque ambassadeur travaille sur des cas d’usage liés à son métier
• 1 événement phare, les Innodays, pour transmettre les compétences IA
• 3000 collaborateurs sensibilisés à l’IA
En savoir plus
Ce type de programme repose sur une conviction forte : “L’IA ne s’impose pas par le haut, elle se diffuse par les usages.”
Et ce rôle de référent IA est en train de s’imposer dans les entreprises les plus avancées.
Pas comme une fonction officielle, mais comme un levier structurant pour embarquer les équipes.
Le signal est faible — peu d’entreprises en parlent publiquement — mais il est décisif : ce sont ces relais internes qui font avancer la transformation, pas les outils seuls.
La prise de conscience autour des compétences non automatisables
À mesure que l’IA progresse, une idée s’impose : plus elle est performante, plus la valeur des compétences humaines augmente.
L’IA peut résumer, prédire, produire. Mais elle ne remplace pas :
L’esprit critique
Le discernement
La capacité à interagir, convaincre, faire preuve d’empathie
Autant de compétences “non automatisables” que les entreprises redécouvrent… parce qu’elles sont désormais plus visibles par contraste.
Ce n’est plus un sujet annexe pour la formation : c’est un enjeu central dans une organisation outillée par l’IA.
L’avenir, ce n’est pas de savoir prompter. C’est de savoir penser.
Certaines entreprises l’ont bien compris. Elles intègrent les soft skills dans leurs dispositifs IA, en particulier pour les fonctions managériales et RH.
Elles ne séparent plus l’apprentissage technique de la posture, de la réflexion, du sens.
Le signal faible ici ?
Le fait que des directions formation associent IA et soft skills dans leurs feuilles de route 2025.
Et qu’elles assument que c’est ce socle humain qui fera la différence, une fois les outils maîtrisés.
Ceux qui réussiront sont ceux qui écoutent avant d’agir
La transformation IA n’est pas une révolution spectaculaire. C’est une suite de petits glissements, d’expérimentations locales, de nouvelles postures.
Et ce sont les entreprises capables de repérer ces signaux faibles — agents IA, pilotage du ROI, référents métiers, valorisation des soft skills — qui prennent de l’avance, discrètement mais sûrement.
Rester spectateur, c’est déjà prendre du retard.
Unow accompagne les directions RH, Digital et Innovation dans cette transformation à travers des formats adaptés à votre niveau de maturité :
Ateliers CODIR IA : clarifier les enjeux stratégiques et construire une vision partagée
Parcours “Ambassadeurs IA” : former des relais internes engagés et opérationnels
Formations IA & soft skills : renforcer l’autonomie, l’esprit critique et la collaboration dans un environnement outillé
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